L´évolution syntaxique des verbes modaux dans l´histoire de l´anglais

LieuUniversité Paris III - La Sorbonne Nouvelle
U.F.R. d´Anglais
Doctorat enLinguistique
DoctorantCéline Roméro
Thèse dirigée parJacqueline Guéron
Date de soutenance18 novembre 2005
Jury
M.ClaudeDelmasPrésident du Jury
MmeJacquelineGuéronDirectrice de Recherche
MmeAnnieLancri
MmeJacquelineLecarme
MmeSusanPintzuk

A mon grand-père, en souvenir du temps où nous mangions des glaces sur la plage de Rochelongue et des pâtés à la viande les matinées de pêche sur le bord de l´Hérault.

Remerciements

La vie est faite de rencontres, et le fruit de ces rencontres peut s´avérer plus qu´enrichissant.

J´aimerais exprimer ma plus grande reconnaissance et mon plus grand respect à ma directrice de thèse Jacqueline Guéron : c´est elle la première qui m´a donné envie de faire de la linguistique, avant même que je ne songe à en faire mon métier. Les années passées à travailler avec elle ont été intellectuellement fécondes, et les années à venir le seront encore. Je la remercie encore pour sa patience et son soutien, ils ont été précieux pour mener ce travail à son terme. Sa pertinence ne cessera jamais de m´impressionner.

Plus que ma gratitude va aussi à Susan Pintzuk qui, lorsque j´ai commencé à travailler sur la syntaxe du vieil-anglais, a toujours très gentiment répondu à mes nombreux courriers électroniques. Je ne la remercierai jamais assez de m´avoir accueillie au sein du département d´anglais de l´université de York pendant un an et demi : elle m´a permis de participer aux tables rondes et d´exposer mes idées, et surtout, grâce à elle, j´ai découvert deux outils plus que précieux pour les diachroniciens : un corpus électronique de textes vieil-anglais et un logiciel de recherche pour ce corpus. Son aide a été précieuse et sa patience à mon égard immense, sa présence dans mon jury est un grand honneur. Je voudrais aussi remercier David Adger, Ann Taylor, George Tsoulas et Anthony Warner : leurs conseils m´ont beaucoup apporté.

Je tiens à remercier très chaleureusement Annie Lancri qui me fait l´immense plaisir de participer à ce jury. C´est auprès d´elle que j´ai fait mes premières armes en vieil-anglais, et elle a su me guider dans les méandres de cette langue. J´ai encore beaucoup à apprendre d´elle. Elle a aussi su me soutenir afin que mes travaux soient connus, je lui en suis très reconnaissante.

Aussi inestimable a été, et est toujours, l´aide que m´a apportée Jacqueline Lecarme sur Sophia Antipolis. Le destin fait parfois bien les choses. Je lui suis reconnaissante de sa grande patience et de son attention : toutes nos discussions ont été très fructueuses à tout point de vue, et beaucoup d´entre elles m´ont donné l´énergie et le moral nécessaires pour continuer mes recherches, alors même que le gouffre (ou le mur) n´était pas loin. Je la remercie enfin de m´avoir aidée à résoudre des problèmes de TeX : entre TeXeux, on se comprend.

Je voudrais remercier de tout cœur Claude Delmas pour avoir accepté de participer à ce jury, et pour l´intérêt constant qu´il a porté, et qu´il porte encore à mon travail. Ses conseils, et les discussions que nous avons eues m´ont toujours beaucoup apporté.

Je voudrais enfin remercier toutes les personnes grâce auxquelles j´ai pu présenter mes travaux, en particulier Jan van der Auwera, Dominique Boulonnais, Pierre Busuttil, Claude Delmas, Annie Lancri, Paul Larreya, Jean-Claude Souesme et Fabienne Toupin. Merci également à toutes les personnes avec qui j´ai eu l´occasion de discuter de mes travaux, tout particulièrement David Adger, Viviane Arigne, David Denison, Jean-Louis Duchet, Jo Emons, Eric Haeberli, Anthony Kroch, Christiane Migette, Ian Roberts, Ann Taylor, George Tsoulas et Anthony Warner.

Je tiens aussi à remercier les personnes qui m´ont donné l´opportunité d´enseigner dans différentes universités : Anthony Hind et Christiane Migette à Paris XIII, Josiane Paccaud-Huguet et James Walker à Lyon II, ainsi que Jean-Georges Heinrich, Gilles Leydier et Dairine O´Kelly à Toulon.

Merci enfin à mes parents pour leur soutien indéfectible, à ma famille proche pour leurs encouragements, à Yvette pour mes tous premiers cours d´anglais, à mes compagnons d´infortune Danièle, Lisa, Gilles, Carine et Jessica (on est tous dans le même bateau), à José Grimm le maestro de LaTeX  qui, a de nombreuses reprises, m´a sortie de l´abîme insondable de M. Knuth, et merci à mes animaux de compagnie : mon Saint-Bernard, ma panthère, mon gnou et Allan (« I am an A.I. being, I am not an animal »).

Et, last but not least, tous les mercis des mondes ummos à mon compagnon Alban pour son soutien constant, ses conseils plus qu´avisés, sa patience, son temps et son amour.

Table des matières


Remerciements
Liste des abréviations
1. Introduction
     1.1. Historique : les ancêtres des verbes modaux
     1.2. Cadre théorique
          1.2.1. Généralités sur le langage
          1.2.2. Quelques notions théoriques
          1.2.3. Nouvelles hypothèses de travail
          1.2.4. Morphologie Distribuée
     1.3. Outils de travail
     1.4. Plan général de la thèse
2. Vieil-anglais
     2.1. Introduction à la langue
          2.1.1. Les différentes structures syntaxiques en anglais contemporain
     2.2. Les perfecto-présents
     2.3. Syntaxe et têtes fonctionnelles
          2.3.1. Les têtes fonctionnelles C, T et la tête lexicale V
     2.4. Perfecto-présents et vModal
          2.4.1. La tête fonctionnelle v
     2.5. Existence de deux positions pour les perfecto-présents
          2.5.1. Les structures infinitives
          2.5.2. Les structures causatives
          2.5.3. La position vModal
     2.6. Négation
          2.6.1. Concordance négative et critère Neg
               2.6.1.1. Concordance négative
               2.6.1.2. Critère Neg
          2.6.2. La particule adverbiale négative ne et NegP
          2.6.3. ne et noht
          2.6.4. Conséquence(s) de la concordance négative
     2.7. Adverbes et têtes fonctionnelles
     2.8. Temps, mode et modalité
          2.8.1. Temps et mode
               2.8.1.1. Temps
               2.8.1.2. Mode
               2.8.1.3. Temps et conditionnel
          2.8.2. Modalité et aspect
               2.8.2.1. Lecture déontique
               2.8.2.2. Lecture épistémique
               2.8.2.3. Aspect perfectif
          2.8.3. Perfecto-présents : verbes de montée ?
               2.8.3.1. Le verbe ÐYNCAN
     2.9. Résumé du chapitre
3. Moyen-Anglais
     3.1. Quelques généralités
     3.2. Les perfecto-présents
     3.3. Etat et changements syntaxiques
     3.4. Grammaticalisation
          3.4.1. Conséquences sur les perfecto-présents
     3.5. Structures infinitives : généralités
               3.5.1. Les structures causatives
     3.6. Modalité
          3.6.1. Epistémicité et déonticité
          3.6.2. Modalité et syntaxe
          3.6.3. Têtes fonctionnelles modales et structures infinitives
          3.6.4. Conséquences sur les têtes fonctionnelles T et Mode
               3.6.4.1. Aspect perfectif HAVE + EN
     3.7. Syntaxe et négation
          3.7.1. Concordance négative et critère Neg ?
          3.7.2. Coexistence de ne et not
               3.7.2.1. ne et not
               3.7.2.2. not devient la négation principale
          3.7.3. Négation et adverbes
          3.7.4. Polarité négative ?
     3.8. Adverbes et têtes fonctionnelles
     3.9. Résumé du chapitre
4. Anglais Elisabéthain
     4.1. Généralités et résumé
          4.1.1. Continuité des formes du moyen-anglais
          4.1.2. Cas particulier : la contraction des modaux
     4.2. Formes et changements sémantiques des verbes modaux
          4.2.1. Deux formes morphologiques : présent et passé
          4.2.2. Glissements sémantiques
     4.3. Syntaxe des verbes modaux
          4.3.1. Y-a-t´il encore une compétition syntaxique ?
          4.3.2. Les formes morphologiquement marquées
          4.3.3. Négation
               4.3.3.1. Items à polarité négative
          4.3.4. Infinitif et verbes modaux
     4.4. Temps, mode et modalité
          4.4.1. Temps et aspect
          4.4.2. Forme passée, temps passé
          4.4.3. Forme passée, mode irréel
               4.4.3.1. Formes simples
               4.4.3.2. Formes complexes
          4.4.4. Mode
          4.4.5. Adverbes et modalité
     4.5. Modaux épistémiques et modaux déontiques
          4.5.1. Statut de ces verbes
          4.5.2. Approfondissement de l´analyse de Mode et vModal
     4.6. Résumé du chapitre
5. Morphologie des perfecto-présents
     5.1. Vieil-anglais
     5.2. Moyen-anglais
6. Article à paraître
     6.1. Introduction
     6.2. Agan in Old English
          6.2.1. The distribution of agan
     6.3. Agen in Middle English
          6.3.1. The distribution of agen
     6.4. Syntax and grammaticalization
          6.4.1. Old English syntax of agan
          6.4.2. Middle English syntax of agen
          6.4.3. What about grammaticalization?
          6.4.4. Grammaticalization and tense
     6.5. Conclusion
Conclusion
Index
Bibliographie

Liste des abréviations

Langues :

AC    Anglais Contemporain
AE Anglais Elisabéthain
MA Moyen-Anglais
VA Vieil-Anglais

Termes grammaticaux :

ACC cas accusatif
DAT cas datif
GEN cas génitif
INSTR    cas instrumental
NOM cas nominatif
GEROND gérondif
IMP impératif
IND.PRES indicatif présent
IND.PRET indicatif passé
NEG ne
NOT not
PL pluriel
P.PASSE participe passé
PRES présent
PRET passé
SUJET INDEF    on
SUBJ.PRES subjonctif présent
SUBJ.PRET subjonctif passé
TO to
Perf.Pres perfecto-présent

+acc trait accusatif
+dat trait datif
+déont trait déontique
-déont    trait épistémique
+fem trait féminin
+gen trait génitif
+irréel trait irréel
-irréel trait réel
+masc trait masculin
+modal    trait modal
+neg trait négatif
+nom trait nominatif
+past trait passé
-past trait présent
+pl trait pluriel
+sg trait singulier

Corpus :

The York-Toronto-Helsinki Parsed Corpus of Old English Prose and Poetry

coaelhom Ælfric´s Homilies Supplemental
coaelive Ælfric´s Lives of Saints
coapollo Apollonius of Tyre
cobede Bede´s History of the English Church
coblick Blickling Homilies
cobeowul Beowulf
coboeth Boethius, Consolation of Philosophy
cocathom2    Ælfric´s Catholic Homilies II
cochrist Christ I
cochronA-2b    Anglo-Saxon Chronicle A
cocura Cura Pastoralis
cogregdC Gregory´s Dialogues
cogregdH Gregory´s Dialogues
colwstan1 Ælfric´s First Letter to Wulfstan
cometboe The Meters of Boethius
coorosiu Orosius
cootest Heptateuch
cotempo De Temporibus Anni
cowulf The Homilies of Wulfstan

Penn-Helsinki Parsed Corpus of Middle English Second edition

CMAELR Aelred of Rievaulx´s De Institutione Inclusarum
CMANCRIW Ancrene Riwle
CMASTRO A Treatise on the Astrolabe
CMAYENBI Ayenbite of Inwyt
CMBOETH Boethius
CMBRUT The Brut or The Chronicles of England
CMCTMELI The Tale of Melibee
CMCTPARS The Parson´s Tale
CMEDMUND    The Life of St.Edmund
CMEDTHOR The Mirror of St.Edmund
CMEDVERN The Mirror of St.Edmund
CMHORSES A Late Middle English Treatise on Horses
CMKATHE St.Katherine
CMKEMPE The Book of Margery Kempe
CMLAMBX1 The Lambeth Homilies
CMMALORY    Malory´s Morte Darthur
CMORM The Ormulum
CMPURVEY Purvey´s General Prologue to the Bible
CMROLLEP Richard Rolle, Epistles

Penn-Helsinki Parsed Corpus of Early Modern English :

ALHATTON-E3-H Correspondence of the family of Hatton, Vol.1
ALHATTON2-E3-P1    Correspondence of the family of Hatton, Vol.2
APLUMPT-E1-H The Plumpton correspondence
ARMIN-E2-H A nest of ninnies. Fools and jesters : with a
reprint of Robert Armin´s nest of ninnies
ASCH-E1-P1 The Scholemaster
AUTHNEW-E2-P2 The Holy Bible
AUTHOLD-E2-H The Holy Bible
BACON-E2-P1 The twoo bookes of the proficience and
advancement of learning
BEHN-E3-H Oroonoko
BOETHCO-E1-H Boethius´ Consolation of Philosophy
BOETHEL-E2-P1 Queen Elizabeth´s Englishings of Boethius, De
Consolatione Philosophiae
BOETHPR-E3-P1 Anicius Manlius Severinus Boetius, Of the
consolation of philosophy
FARQUHAR-E3-H The beaux stratagem
FITZH-E1-P2 The book of husbandry
FORMAN-E2-H The autobiography and personal diary of
Dr. Simon Forman, the celebrated astrologer
LOCKE-E3-P1 Directions concerning education
MIDDLET-E2-P1 A chaste maid in Cheapside
MORELET2-E1-H The correspondence of Sir Thomas More
PENNY-E3-H Samuel Pepys´ Penny merriments
THOWARD2-E2-P1    A complete collection of state-trials, and
proceedings for high-treason, and other crimes
and misdemeanours
VANBR-E3-P1 The complete works of Sir John Vanbrugh, Vol.I

1. Introduction

2. Vieil-anglais

3. Moyen-Anglais

4. Anglais Elisabéthain

5. Morphologie des perfecto-présents

6. Article à paraître


Conclusion

Dans le présent travail, nous nous sommes interrogés sur le statut des verbes modaux à trois époques différentes de la langue anglaise : le vieil-anglais, le moyen-anglais et l´anglais élisabéthain. Nos interrogations ont porté sur la morphologie, la syntaxe, et dans une moindre mesure, sur la sémantique de ce qu´on appelle les perfecto-présents en vieil-anglais.

Notre hypothèse de départ était que, dès la période vieil-anglaise, une position syntaxique existait pour les verbes perfecto-présents (différente de celle des verbes forts et des verbes faibles). Nous avons validé notre hypothèse en analysant les différents types de structures infinitives que nous trouvions en vieil-anglais (dont les structures causatives), en oppposant les formes morphologiques de ces verbes avec leurs homologues forts et faibles, en nous intéressant à la place de la négation et des adverbes.

Notre seconde hypothèse était que les modaux dits épistémiques étaient présents dans la langue avant la période moyen-anglaise et qu´ils possédaient déjà une position syntaxique particulière. Cette seconde hypothèse a aussi été validée puisque les premiers modaux épistémiques apparaissent à la période du vieil-anglais tardif, période à laquelle l´aspect perfectif se fait de plus en plus rare et la morphologie du subjonctif se confond avec celle de l´indicatif. Ainsi, dès le vieil-anglais tardif, il y avait deux positions pour les deux types de modaux : une pour les modaux épistémiques et une pour les modaux déontiques.

Enfin, notre troisième hypothèse était que les perfecto-présents en vieil-anglais étaient déjà des verbes de montée. Cette dernière hypothèse a aussi été validée par l´analyse des différentes propositions infinitives de notre corpus, et par la distribution des objets et des sujets des verbes finis.

Cependant, toutes ces hypothèses ont soulevé des questions auxquelles nous n´avons pas forcément de réponses tranchées, notamment concernant la modalité et le processus de grammaticalisation, qui, s´il paraît simple en théorie, ne l´est que très peu en pratique. Qui est venu en premier, l´œuf ou la poule ?

Cependant, la modalité est un vaste domaine, et beaucoup de questions restent encore sans réponses.

Il serait intéressant d´appliquer ce que nous avons trouvé (questions résolues ou non résolues) à d´autres langues (germaniques, romanes, ...) pour les mêmes périodes et de confronter les résultats obtenus. Et ce afin de voir si le développement de la modalité (et de la grammaticalisation) prend la même forme d´une langue à une autre.

Nous n´avons utilisé que partiellement la Morphologie Distribuée, ce qui nous laisse un vaste champ de recherches si l´on veut la mettre en relation étroite avec la modalité et la diachronie, ainsi qu´avec tous les concepts liés à l´évolution des verbes modaux.

Mais le domaine verbal ne se borne pas qu´à la modalité, aussi vaste soit-elle. Une étude plus approfondie des verbes causatifs ou de certaines structures marginales en vieil ou moyen-anglais qui sont devenues très usitées en anglais contemporain (comme le double emploi de DO) à la lumière de la grammaire générative et de la Morphologie Distribuée pourrait apporter des éclairages différents sur ces faits de langue en anglais contemporain.

Il serait aussi intéressant de voir, non plus la modalité d´un point de vue du groupe verbal, mais de celui du groupe nominal, adjectival ou adverbial (ce que nous avons esquissé dans notre travail). Les effets de la grammaticalisation et de la modalité peuvent apparaître dans le reste du lexique vieil, moyen-anglais et anglais élisabéthain.

Index

LaTeX: .
adverbes: , , , .
autres: .
lieu: , , .
manière: , .
modalité: , , , , .
négatifs: , , , , .
temps: , , , .
Allen: , .
aspect perfectif: , , , , , , .
Campbell: , .
Chomsky: , , , , , , , , , , , , , , , , .
Cinque: , , , , , , , , , .
contraction
n´t: , .
négation: .
corpus
The Penn-Helsinki Parsed Corpus of Early Modern English: , , , .
The Penn-Helsinki Parsed Corpus of Middle English: , , .
The York-(Toronto)-Helsinki Parsed Corpus of Old English: , , , , , , , , , , .
CorpusSearch: .
Denison: , , , .
Fischer & al.: .
Goossens & al.: .
grammaticalisation: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , .
to: , , , , .
Haegeman: , , .
Haegeman & Haeberli: .
Halle: , .
Halle & Marantz: , , , , , , , .
Jensen: .
Kroch & Taylor: , , , , .
Lass: , .
Marantz: , .
Matthews: , .
modalité: , , , , , .
déontique: , , , , , , , .
têtes: , , , , .
épistémique: , , , , , , .
mode: , .
irréel: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , .
conditionnel: , , , , , .
réel: , , , , , , .
tête: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , .
Morphologie Distribuée: , , , , , , , , , , , , , , , , .
appauvrissement: , , , .
décrochage: , .
fission: , , .
fusion partielle: , .
fusion totale: , , .
insertion contextuellement dépendante: .
insertion contextuellement libre: .
morphème: , , , , , .
Mossé: , , , , , , .
négation: , , , , , , , , , , , .
concordance négative: , , , , , .
critère Neg: , , , , , , , , , .
items à polarité négative: , , , .
ne: , , , , , , , , , , , .
not: , , , , , , , , , , , , , .
Palmer: , .
Pintzuk: , , , , , , , , .
Programme Minimaliste: , , , , , .
phase: , , , , , , , , , .
Randall: .
Rizzi: .
Roberts: , , .
Roberts & Roussou: , , , , , , .
Rolland: .
Shakespeare: .
structures infinitives: , , , , , , .
causatives: , , , .
ellipse: , , .
Stévanovich: .
Tellier: .
to: , , , , , , , .
V2: , , , , , , .
CP: , , , , , , , .
TP: , , , .
vModal: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , .
van Kemenade: .
verbes
causatifs: , , , .
contrôle: , , , , .
de montée: .
faibles: , , , , , , , , , , , .
forts: , , , , , , , , , , , .
lexicaux: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , .
modaux: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , .
déontiques: , , , , , , , , .
épistémiques: , , , , , , , , , , , , , , , , .
montée: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , .
opérateurs: , , , , .
perfecto-présents: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , .
semi-lexicaux: , , , , , , , , , , , , , , , .
Warner: , .
Zanuttini: , .

Bibliographie

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[38] Anthony Kroch, Ann Taylor. Verb-Object Order in Early Middle English. in « Diachronic Syntax: Models and Mechanisms », Oxford University Press, S. Pintzuk, G. Tsoulas, A. Warner, editors, 2000.

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Notes


Note 1. Il existe aussi une classe de verbes, connus sous le nom de perfecto-présents. Ils ne sont pas nombreux, mais la plupart d´entre eux sont d´un usage très commun.


Note 2. Rien ne justifie que l´on inclut la catégorie ``modal´´ dans la grammaire du vieil-anglais, à moins que l´on puisse montrer que les verbes modaux se comportent différemment des autres verbes.


Note 3. Notre ajout.


Note 4. (...) du point de vue de la distribution (syntaxique), les modaux étaient autrefois bien plus proches des verbes principaux qu´ils ne le sont en anglais contemporain. Nous supposons qu´au moins certains des perfecto-présents assignaient des théta-rôles et étaient générés sous V. Puisque nous n´avons pas de preuves qu´un perfecto-présent donné n´était pas généré sous V, nous généralisons cet état de fait à tous les perfecto-présents. Ainsi, nous considérons ces verbes en MA (et VA) comme une classe possédant des compléments phrastiques (...)


Note 5. En VA, tous [les perfecto-présents] partageaient la majorité des propriétés que possédaient les autres verbes, et ils devaient être clairement identifiés en tant que membres de cette classe.


Note 6. Les ancêtres des modaux actuels et des autres auxiliaires partagent un ensemble de propriétés avec les verbes tout au long du VA et du MA. Et bien que certaines de ces propriétés s´affaiblissent (comme une désinence distincte pour le subjonctif), d´autres se développent. Il est donc prouvé que ces mots continuent d´être assez proches des verbes, même en MA tardif.


Note 7. Les verbes forts se caractérisent par l´absence de suffixe pour leurs formes prétérites et par l´opposition entre leurs conjugaisons présentes et passées (il y a modification de la voyelle radicale au prétérit), par exemple les verbes « mordre » bitan : bitan (présent), bat (prétérit), biten (participe passé) et « porter » beran : beran, bær, boren ; les verbes faibles se caractérisent par l´ajout d´un suffixe dental au prétérit, par exemple « regarder » : locian, locode (prétérit), ou « nommer » : nemnan, nemned.


Note 8. [41] : 170


Note 9. Nous reprenons les notations de [8].


Note 10. La traduction que nous proposons de ce terme technique nous semble être celle qui reste la plus proche du terme utilisé dans la théorie minimaliste.


Note 11.

Les verbes forts ont un prétérit qui ne comporte aucun suffixe. L´opposition du présent et du prétérit y est réalisée par une modification du timbre de la voyelle radicale (alternance vocalique, ou apophonie).

Les verbes faibles forment leur prétérit sans modification de la voyelle radicale, mais par l´addition d´un suffixe en dentale. De plus, ce sont tous des verbes derivés de noms (verbes dénominatifs : fedan « nourrir » est fait sur le substantif fod « nourriture ») ou de verbes (verbes déverbatifs : lecgan « poser » est tiré du verbe fort licgan "être couché") (Mossé (1962), §§95 et 108).


Note 12.

Un mot, quelle que soit sa catégorie grammaticale, est composé d´une racine, qui est l´élément qui porte le sens lexical, et d´un thème, qui est un morphème vide n´ayant en général pas de contenu sémantique mais qui est nécessaire à la construction du constituant morphologique, auquel on pourra ajouter une flexion pour le cas et/ou le nombre. Ainsi, un verbe athématique est un verbe sur lequel les flexions sont ajoutées directement à la racine (sémantique) :

Tree 18

Note 13. Par classes, on entend les séries d´oppositions vocaliques entre le présent, le prétérit singulier, le prétérit pluriel et le participe passé : c´est ce qu´on appelle la voyelle radicale (que l´on retrouve dans tous les verbes irréguliers en Anglais Contemporain (AC)). Ainsi, à chaque classe de verbes correspond une alternance vocalique. De plus, cette série d´oppositions vocaliques correspond aux classes des verbes forts en vieil-anglais (voir Mossé (1945), §§96-106).


Note 14. Agan est analysé dans l´Annexe B.


Note 15. L´astérisque indique que ces formes infinitives sont reconstruites, sur le modèle des autres verbes, notamment la terminaison de l´infinitif.


Note 16. Pour les autres membres de la classe des perfecto-présents, nous renvoyons le lecteur à Campbell (1959) et Lass (1994).


Note 17. Le clitique en question est, dans notre exemple, un pronom personnel.


Note 18. Nous renvoyons le lecteur au chapitre 3 de Pintzuk (1991) pour plus de détails.


Note 19.

Verbes forts : absence d´alternance entre infinitif et présent :

- Classe 1 : bitan   `bite´ ⟶ bite, bitest, biet.
- Classe 2 : beodan   `command´ ⟶ beode, bietst, biet.
- Classe 3 : bindan   `bind´ ⟶ binde, binst, bind.
helpan   `help´ ⟶ helpe, helpest, helpeð.
feohtan   `fight´ ⟶ feohte, fiehtst, fieht.
- Classe 4 : beran   `bear´ ⟶ bere, bierest, bierð.
- Classe 5 : etan   `eat´ ⟶ ete, itst, itt.
- Classe 6 : faran   `go´ ⟶ far, færest, færeð.
- Classe 7 : beatan   `beat´ ⟶ beate, bietst, biett.
lætan   `let´ ⟶ læte, lætst, lætt.

Verbe faible : habban ⟶ habbe, hæfst, hæfð

Verbes perfecto-présents : alternance vocalique entre infinitif et présent :

- witan wat, wast, wat.
- *dugan deah/deag.
- unnan an(n).
- cunnan can(n), canst, can.
- þurfan ðearf, ðearft, ðearf.
- *durran dear, dearst, dear.
- munan man, manst, man.
- *sculan sceal, scealt, sceal.
- magan mæg, meaht, mæg.

Note 20. « On leur [les perfecto-présents] a constitué une conjugaison plus ou moins complète avec un prétérit faible sans voyelle prédésinentielle sur le type de sohte (il fait partie des verbes qui ont perdu de très bonne heure la voyelle prédésinentielle, ou qui n´ont jamais eu cette voyelle), mais avec un participe passé fort (quand il en existe un). Ce sont des verbes mixtes à alternances vocaliques qui rentrent presque tous dans les classes connues de verbes forts. » (Mossé (1945), §124)


Note 21. Mais aussi sur wesan `être´ et habban `avoir´.


Note 22. Dans cette section, nous traitons surtout de la structure des verbes causatifs auxquels les perfecto-présents ressemblent beaucoup. Mais il est à rappeler que seuls les causatifs introduisent un événement causatif et qu´ils ne sont pas des verbes de montée. Dans des recherches futures, nous aborderons, de manière plus précise, les différences entre, d´une part, les têtes v causatives et transitives, et, d´autre part la position vModal.


Note 23. Les mots négatifs portent un tout Neg sémantico-syntaxique et ce trait est sujet à une condition particulière d´accord.


Note 24. Un opérateur NEG doit être dans une configuration Spec-tête avec un X0[+NEG] ; et un X0[+NEG] doit être dans une configuration Spec-tête avec un opérateur NEG.


Note 25. Un adverbe peut avoir plusieurs sens, et ainsi entrer dans différentes catégories.


Note 26.

Mood characteristically marking either a conditional clause or, as implied by the use of the term in accounts of French and other Romance languages, a main clause accompanied by one. Matthews (1997)

Mode : marque de manière caractéristique soit une phrase conditionnelle ou une phrase principale accompagnée de on, comme l´utilisation de ce terme l´implique en français et dans les autres langues romanes.


Note 27. Nous donnerons la glose en anglais, afin de mieux illustrer notre propos ; mais les traductions seront en français.


Note 28. Même chose que pour les exemples précédents : nous donnons les gloses en anglais, avant la traduction française.


Note 29. Les textes dans lesquels nous trouvons ces exemples de conditionnel ont été écrits ou traduits au Xe-XIe siècles, ce que nous pouvons considérer comme du VA tardif ; la seule exception est Beowulf qui a été écrit aux VIIIe-IXe siècles, mais qui n´a été copié qu´au XIe siècle.


Note 30. Le terme "épistémique" ne devrait pas seulement s´appliquer à ces systèmes qui impliquent les notions de possibilité et de nécessité, mais à tout système modal qui indique le degré d´implication d´un énonciateur dans ce qu´il dit. (...) Il se peut que l´utilisation de ce mot soit plus vaste, mais son étymologie semble tout à fait le justifier : ce terme est dérivé du mot grec signifiant « compréhension » ou « savoir », et on doit donc l´interpréter comme exprimant la compréhension ou le savoir de l´énonciateur.


Note 31. Le terme « déontique » est ici employé dans un sens large : il inclut les types de modalités que Jespersen a caractérisés comme « contenant un élément de volonté ». Il est cependant évident que les significations que l´on associe à la modalité déontique sont très différentes de celles associées à la modalité épistémique. Cette dernière englobe les notions de croyance, savoir, vérité, etc en relation avec la proposition, tandis la modalité déontique implique la notion d´action, faite par un tiers ou par l´énonciateur lui-même.


Note 32. Alors qu´en vieil-anglais l´ordre objet-verbe était très fréquent, particulièrement dans les propositions subordonnées et lorsque l´objet était un pronom, cet ordre, en moyen-anglais est devenu de moins en moins commun et n´a plus montré de corrélation avec le type de proposition. (...) En moyen-anglais, un autre changement, qui y est probablement relié, a affecté la position des particules verbales. (...) de tels éléments se trouvaient souvent en position pré-verbale en vieil-anglais. Au cours de la période moyen-anglaise, ils en sont venus à ne se trouver qu´en position post-verbale. Cependant, et ce jusqu´à la fin de la période moyen-anglaise, même dans ce cas précis, on utilisait encore de temps en temps l´ancien ordre syntaxique. (...) Le déclin de ce qu´on appelle les phrases V2 est un autre changement qui implique la position du verbe. (...) Au cours de la fin du XIVe siècle et pendant le XVe siècle, les structures V2 ont rapidement décliné, mais ont connu une renaissance dans la langue littéraire du XVIe siècle.


Note 33. Pintzuk (1991, 1993 et 1995) a montré que la transition de l´ordre INFL-finale à INFL-médiane était une tendance à long terme qui caractérise la période vieil-anglaise dans son ensemble. Ainsi, on peut considérer que sa disparition en moyen-anglais tardif est la continuation de l´évolution du vieil-anglais plutôt qu´une rupture (...). [Les textes du moyen-anglais primitif] montre les trois ordres de base qui ont été proposés pour le vieil-anglais : INFL-finale avec un groupe verbal OV, INFL-médiane avec un groupe verbal OV et l´ordre moderne, INFL-médiane avec un groupe verbal VO.


Note 34. Bien que la dynamique socio-linguistique qui a établi les dialectes du moyen-anglais ne soit pas notre préoccupation principale, l´histoire socio-linguistique du contact des populations et de la diffusion qui sous-tendent ces dialectes est source d´un intérêt considérable (...). Nous verrons de manière spécifique que le dialecte du Nord est très probablement devenu une langue CP-V2 au contact prolongé du scandinave médiéval. Ce contact fut le résultat de l´afflux des populations danoises et norvégiennes dans le nord de l´Angleterre à la période du vieil-anglais tardif (...). L´impact linguistique de cette combinaison de mouvements et de mélanges de populations fut considérable.


Note 35. La différence des positions où les verbes bougent dans de nombreuses langues mène à des différences subtiles mais néanmoins clairement visibles concernant la forme et la distribution des phrases V2. Alors que toutes les langues V2 montrent l´ordre V2 dans les phrases matrices, le plus frappant est que les deux sous-types [IP-V2 et CP-V2] diffèrent sur la disponibilité de cet ordre syntaxique dans les propositions subordonnées. Les langues CP-V2 n´autorisent l´ordre V2 que dans les phrases enchâssées qui ont, d´une certaine manière, la structure de phrases matrices : soit parce que la position de complémenteur est vide, soit parce qu´il existe une position de complémenteur supplémentaire sous celle qui introduit la proposition subordonnée (la soit-disant récurrence CP). (...) En revanche, les langues IP-V2 montrent l´ordre V2 dans une large gamme de propositions subordonnées. (...) Nous verrons plus loin que le dialecte du Sud garde la syntaxe V2 du vieil-anglais, bien qu´il soit devenu en très grande majorité I-médian et qu´il ait un ordre canonique VO (à la différence du vieil-anglais). Toutefois, le dialecte du Nord, qui contraste grandement avec le dialecte du Sud, semble avoir développé la syntaxe du mouvement du verbe d´une langue CP-V2, d´où la similitude de sa syntaxe avec celle du scandinave continental moderne.


Note 36. Par classes, on entend les séries d´oppositions vocaliques entre le présent, le prétérit singulier, le prétérit pluriel et le participe passé : c´est ce qu´on appelle la voyelle radicale (que l´on retrouve dans tous les verbes irréguliers en Anglais Contemporain (AC)). Ainsi, à chaque classe de verbes correspond une alternance vocalique (voir Mossé (1945), §§96-106)


Note 37. Comme dans le chapitre précédent, nous renvoyons le lecteur à l´Annexe B pour l´analyse de ce perfecto-présent.


Note 38. En MA, il existe différents dialectes : le Kentique, le dialecte du Sud, le Midlands-Est, le Midlands-Ouest et le dialecte du Nord (voir Mossé (1962) : 18 pour une carte de la répartition des dialectes).


Note 39. D´un point de vue syntaxique, ces trois textes affichent l´ordre SVO, avec la disparition des phrases V2, sauf dans un petit nombre de structures que nous avons déjà mentionnées.


Note 40. Voir la Section 3.4 pour une définition et une analyse de la grammaticalisation.


Note 41. Mais si l´on supose que [-déont] est bien un trait formel, c´est alors un trait sémantique – toujours interprétable – qui ne participe ni à la dérivation syntaxique, ni aux opérations morphologiques. En supposant ensuite que la trait sémantique appartient à Mode, lors de la fusion morphologique Mode-T, le nouveau morphème hérite du trait sémantique qui est interprété à l´interface.


Note 42. Il est à noter que les perfecto-présents présentent une morphologie marquée seulement à la deuxième personne du singulier.


Note 43. Meillet (1912) a été le premier à introduire le terme grammaticalisation pour décrire le développement de nouveaux items grammaticaux (c´est-à-dire fonctionnels) à partir de mots « autonomes ». (...) Comme Hopper & Traugott (1993 : 1-2) le soulignent, ce terme peut être utilisé soit pour le cadre qui examine « la manière dont les nouvelles formes grammaticales et les nouvelles constructions grammaticales sont apparues » ou qui examine « les processus grâce auxquels des items sont devenus plus grammaticaux au fil du temps. »


Note 44. Dans l´histoire de la langue, le processus qui implique le changement d´un élément lexical en un élément au contenu grammatical.


Note 45. En somali, les modaux sont toujours « déontiques », et une expression modale épistémique est une phrase complexe avec un verbe d´attitude explicite. Il semblerait qu´il existe un lien entre l´absence d´ambiguïté interprétative des verbes modaux et la typologie V2 : en somali, le verbe ne monte pas à C, mais le C assertif est occupé par un morphème libre appelé « marqueur de focus ». Dans une syntaxe V2, le temps de la phrase n´a pas de portée sur le modal épistémique (qui marque une relation logique entre une proposition et l´ensemble des connaissances du locuteur à un moment donné). La connection C-T est sémantiquement reliée au verbe sur lequel est contruite la proposition, c´est-à-dire le verbe est « déontique ». L´interprétation épistémique des modaux appartient au contenu propositionnel de l´énoncé, c´est-à-dire le domaine de CP (voir Lecarme (1999)). Ainsi, en VA, la disparition de la syntaxe V2 libèrerait une position dans CP pour l´épistémicité. Je remercie J. Lecarme pour avoir souligner cette caractéristique du somali.


Note 46. Cette perte morphologique correspond à la grammaticalisation de TO qui devient un item grammatical ayant quasiment le même statut et la même syntaxe que les modaux. Selon Roberts, Roussou (2003), la grammaticalisation de TO est en partie due à l´affaiblissement des flexions nominales. En effet, si TO n´assigne plus de cas (sur l´infinitif), il ne peut plus être une préposition, il doit être réanalysé comme un « modal » avec un sens irréel. De plus, un autre déclencheur pour cette grammaticalisation est la perte de la morphologie du subjonctif. Selon leur analyse, le contenu modal de l´inflexion du subjonctif a été « tranféré » à TO.


Note 47. Nous avons déjà mentionné ce type d´exemples dans le chapitre précédent.


Note 48. C´est ce que nous avons vu dans la Section 2.8.1 du chapitre précédent.


Note 49. Terme générique pour les catégories verbales qui distinguent la position des événements, etc en relation avec des moments de l´énonciation spécifiques, par opposition à leur simple repérage dans le présent, le passé ou le futur. (...) I have read the paper signifie qu´au moment de l´énonciation, la lecture est terminée : c´est donc un temps présent ayant la forme d´un parfait.


Note 50. Les trois verbes NEED, OWE et DARE sont à la fois lexicaux et modaux (OUGHT TO est « semi-modal »). C´est aussi parfois le cas pour WILL.


Note 51. Considérant la forme infinitive et présente des modaux en VA et MA : CUNNAN/EN : cann, MAGAN/EN : mæg, ...


Note 52. Thanks to Johan van der Auwera, Jean-Louis Duchet and my supervisor Jacqueline Guéron for their useful comments and help, and Christoph Eyrich for solving my LaTeX problems.


Note 53. The full paradigm for agan is: Ind.Pres 1,3 Sg ag, ah, 2 Sg ahst, Pl. agon; Subjunctive Sg age; Imperative age; Pret ahte; P.Part. agen/agan.


Note 54. The sources of the quotations are the following; for OE: ApolT Apollonius of Tyra, BlHom The Blinking Homilies, cobeowul Beowulf, cocynew The Fate of the Apostles, coexeter The Wanderer, comeboe The Meters of Boethius, Heptateuch The Heptateuch, WHom Wulfstan´s Homilies; for ME: CMANCRIW Ancrene Riwle, CMASTRO A Treatise on the Astrolabe, CMBENRUL The Northern Prose Rule of St Benet, CMBRUT The Brut or The Chronicle of England, CMCTMELI The Tale of Melibee, CMCTPARS The Parson´s Tale, CMKATH St Katherine, CMLAMBX1 The Lambeth Homilies, CMMIRK Mirk´s Festial, CMPETERB The Peterborough Chronicle, CMPURVEY Purvey´s General Prologue to the Bible, CMTRINIT Trinity Homilies


Note 55. The form of the past participle can be identical with the infinitive.


Note 56.

We give examples of the same structure with WESAN:

(646)
An Antiochia þare ceastre wæs sum cyningc Antiochus gehaten.
In DAT-Antioche DAT-this DAT-town IND.PRET-was NOM-some NOM-king NOM-Antiochus P.PART-called.

The town of Antiocha was called after some king Antiochus. (ApolT,ApT:1.1.3)

(647)
æfter þæs cyninges naman wæs seo ceaster Antiochia geciged.
after GEN-the GEN-king name IND.PRET-was NOM-the NOM-town Antiocha P.PART-named.

That was after the king´s name that the town was called Antiocha. (ApolT,ApT: 1.1.4)


Note 57.

It is noteworthy that out of 30 examples of the verb agen, we only find 9 occurrences of ahte, which is to become the one used in Contemporary English, and only six of them display the structure ahte + to + infinitive (two with no -en ending, and four with the -en ending of infinitive forms). So, we have mainly found examples of owe(n) + to + infinitive, owe meaning ´ought´.

All the examples displaying ahte date from the 12th-13th c., as for the examples using owe, they date from the 13th up to the 15th century: owe is the latest, yet it is to be supplanted by ahte (we assume this is due to the standardization of all the modal past forms during the middle and late period of ME: ought, could, might, would, should and must have a past form but a `present´ meaning).


Note 58. Our theoretical framework is minimalism and the theory of phases, Chomsky (1995, 1999).


Note 59. We have encountered examples where we could find constituents in between agen and the bare infinitive, but no examples with the second infinitive structure.


Note 60. Roberts and Roussou (2003) argued that TO changes meaning from purposive/directional prepositional content to a ``bleached´´ meaning as an irrealis marker (our emphasis).


Note 61. The -an/-en endings in OE and ME means that infinitives are subjunctive-marked.


Note 62. But we have found, from the middle of the ME period, examples of the lexical verb neden ``need´´ which replaced the preterite-present þurven. For the same structure we thus have two verbs agen and neden which both semi-grammaticalized.


Note 63. More precisely, it is a past subjunctive form.


Note 64. All the Contemporary English modals come from ME past subjunctive forms.


Note 65. In the late ME period, English is not a V2 language anymore (except for a small number of sentences).


Note 66. We shall find the same process with ``need´´ and ``dare´´.