Nous opérons une classification de l'architecture mécanique en deux grands types :
On peut illustrer cette dernière classification en remarquant que les robots planaires du type décrit dans la figure 1.20(a) font partie de la première catégorie, alors que ceux du type (b) et de la figure 1.21 font partie de la deuxième.
Pour ce qui concerne les manipulateurs spatiaux, c'est dans la première catégorie que l'on trouve le plus grand nombre des prototypes réalisés dans le passé.
Pour illustrer cette catégorie nous présentons un des
prototype de robot parallèle
de l'INRIA
à motorisation électrique et dont
la complaisance passive est basée sur l'utilisation d'amortisseurs
élastiques. Les vérins ont une longueur de déplacement
d'environ 2 cm,
ce qui conduit à un espace de travail de 8 cm pour les déplacements
horizontaux et 2 cm pour les déplacements verticaux. Les rotations
autour de l'axe vertical sont
comprises entre
pour les rotations autour
des axes horizontaux. Le poids du manipulateur est de 35 kg. Ce robot est
équipé de capteur de forces dans chacun des segments et peut mesurer
les 6 composantes d'un torseur de forces externes.
La force articulaire maximale,
limitée par les capteurs d'effort est de 30 daN, ce qui conduit dans
l'espace de travail à une charge maximale de
l'ordre de 100 kg si la charge repose sur
le plateau. Les variables articulaires sont les longueurs des segments qui
se composent d'une longueur constante
(la longueur morte);
La précision absolue de positionnement mesurée est de
10
m, la répétabilité n'ayant pu être évaluée par manque de
moyen de mesure. La vitesse articulaire maximum est de 1,5 cm/s. La hauteur
est d'environ 53 cm pour des segments ayant une longueur morte de 45,45 cm.
Ce manipulateur est principalement constitué de composants du commerce.
Les articulations sont des joints
de Cardan sans jeu et des rotules, qui sont simplement
constituées de joint de Cardan du même type, la base du joint pouvant
tourner autour d'un axe engagé dans deux roulements miniatures
de précision.
montés en duplex et précontraints, ce qui assure un
jeu minimal (c.f. figure 1.22). Dans la littérature anglo-saxonne
ce type de manipulateur est connue (de manière abusive d'ailleurs) sous le
nom de Plate-forme de Stewart.
Notons ici que la rotation propre des segments ne joue pas de rôle pour la
détermination de la mobilité de l'organe terminal et qu'en raison de
l'irréversibilité des vérins le manipulateur est toujours
équilibré.
La société AICO commercialise un manipulateur de même type mais dont les actionneurs sont pneumatiques.
Les manipulateurs parallèles de la deuxième catégorie sont apparus de
manière plus récente et nous en
présentons deux exemples,
dont deux conçus
à l'INRIA:
le prototype de poignet actif
à six degrés de liberté (figure 1.23)
et
un poignet actif à trois degrés
de liberté de rotation en cours de développement (figure 1.24).
Ces manipulateurs utilisent des vérins électriques
que nous avons développés, basés sur des moteurs couples au
samarium-cobalt
(couple important même à faible vitesse de rotation) en prise
directe sur des vis à bille dont le pas est de 1 mm. Ces actionneurs sont
légers (environ 150 gr), ont une friction très réduite et
possèdent une
longueur morte
faible (moins de 10 cm pour une course de 5 cm).
La société Marconi a conçu un robot hybride série-parallèle, le Tetrabot pour l'assemblage de pièces de plus grande dimension. Il s'agit d'un robot à 6 degrés de liberté, les translations étant assurées par une structure parallèle, couplée à un poignet classique. Sa charge nominale est de 6 kg, pour une vitesse de 1 m/s. Ce manipulateur a une enveloppe de travail assez importante en raison de sa taille (environ deux fois la hauteur d'un homme)(c.f. figure 1.25).
Enfin nous
présentons un type de robot
à trois degrés de liberté en translation,
développé initialement à l'Ecole
Polytechnique de Lausanne
et commercialisé maintenant sous le nom de
"Delta".
Ce manipulateur est conçu pour le transfert
rapide (trois transferts par seconde) de charges légères (10 à 30 gr)
sur un espace de travail de 200 mm (c.f. figure 1.25).
Mentionnons enfin la réalisation de robots constitués d'empilement de robots parallèles comme celui de la société Logabex, présenté en figure 1.26. Ce type de manipulateur présente l'intérêt d'être extrêmement redondant, d'avoir un espace de travail important et un bon rapport charge utile/masse, mais est difficilement commandable. Ainsi le robot LX4 de la société Logabex a une masse de 120 kg pour une charge transportable de 75 kg. Sa hauteur varie entre 2 m et 2,70 m environ.