IP sur ATM à Sophia-Antipolis




IP sur ATM à Sophia-Antipolis




Fin 1996, le projet Rodeo a configuré une plateforme d'essai ATM sur laquelle des test de traffic IP ont été effectués. Ceux-ci constituent une première évaluation des performances des matériels mis en jeu.

La plateforme

Schéma de la plateforme

Deux stations de travail Sun Sparc 20, équipées de cartes ATM Efficient Networks, un routeur CISCO 4700, un routeur Bay Networks sont interconnectés a 155 Mb/s au travers d'un commutateur Centillion 100 de chez Bay Networks. L'interconnection physique est réalisée au moyen de fibres optiques multimodes utilisant l'architecture de couche physique au standard SONET/SDH (Synchronous Optical NETwork/ Synchronous Digital Hierarchy). Au niveau logique, des circuits permanents (PVC) ont été configurés entre les différents équipements. Les trois routeurs de la plaque sont reliés à 34 Mb/s. Les deux Suns tom et mitsou disposent de cartes ATM 155 Mb/s.
Numérotation de la plateforme

Les tests

Les tests consistent à échanger, entre les deux stations de travail, des trains importants de paquets IP de taille fixe. Deux protocoles de transport sont utilisés, TCP et UDP. Les performances des deux protocoles les plus courants au-dessus d'IP sont étudiées à l'aide de l'outil ttcp. TCP permet d'estimer un débit sûr, en mode connection, tandis qu'UDP donne une estimation de la bande passante et de la qualité de la liaison en mode datagramme. On utilise la couche d'adaptation de type 5 (AAL5). Cette couche est actuellement (début 1997) la mieux supportée; elle fournit un service orienté connection à débit variable.

Pour UDP la gamme de longueur des paquets retenue est (en octets): 8192, 1450, 1024, 512, 64. La taille maximale retenue, 8192 octets, correspond à la plus petite puissance de 2 inférieure au MTU d'un lien IP/ATM (9180 octets). Pour TCP, on utilise des paquets de 8192 octets.

On intercale entre les stations le commutateur, puis l'un des deux routeurs, puis l'autre, les deux enfin. On mesure le débit en million de bits par seconde (Mb/s).

Les résultats comprennent:
le débit TCP
le débit UDP émis et celui reçu, sous la forme <<émis\reçu>>, en fonction (décroissante) de la taille des paquets.

Échanges locaux à la station de travail

TCP: 200 Mb/s -- la capacité disponible de l'UC chute entre 5 et 11%.

Échanges à travers le commutateur seul

TCP: 80 Mb/s
UDP: 105\100, 32\32, 25\25, 14\14, 2,5\2,5 Mb/s

Échanges à travers le routeur Cisco

TCP: 37 Mb/s
UDP: 100\63, 27\24, 21\20, 12\9, 1,3\1,1 Mb/s

Échanges à travers le routeur Bay Networks

TCP: 50 Mb/s
UDP: 95\62, 29\15, 25\24, 2,6\2,5 Mb/s

Échanges à travers les deux routeurs

TCP: 29 Mb/s
UDP: 117\58, 31\17, 25\16, 1 6\8, 2,6\1,1 Mb/s

Échanges à travers les deux routeurs sur sites définitifs

TCP: 18 Mb/s
UDP: 155\(?), 29\(?), 26\2 , 14\11, 2.5\(?) Mb/s
pertes: 96% ,98%, 35% , 58%, 94%.

Conclusion

En TCP le débit est très bon. En UDP il est satisfaisant pour les datagrammes longs et très décevant pour les courts. Les routeurs ne semblent pas pouvoir dépasser le tiers (environ 40 Mb/s) de leur débit nominal (155 Mb/s).
Les mesures observées montrent des disparités importantes dans les débits UDP en fonction de la taille des datagrammes transmis. Le surcoût des en-têtes de paquets IP n'explique qu'en partie la chute dramatique des performances lorsque les datagrammes émis sont de petite taille. Il reste à déterminer si ces résultats sont dûs aux capacités de traitement de la machine ou à des limitations de l'interface ATM elle-même. Cette seconde hypothèse est la plus probable.
En TCP la bande passante mesurée est correcte mais pas optimale si elle est comparée au débit nominal de 155 Mb/s. Ceci pourrait résulter du mécanisme de fenêtrage de TCP, mal adapté aux bandes passantes très élevées.
Du fait de l'hétérogénéité des équipements de la plateforme, des études sont encore en cours pour optimiser la configuration du matériel et aboutir à une interopérabilité la plus efficace possible.


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