Coopération
locale de recherche (COLOR-2004): Spiker
Résumé
de
la proposition :
Titre: SPIKER
Mise en place d'un
outil de simulation de cartes de neurones à spikes pour la
modélisation de la perception corticale du mouvement.
(i) travailler en lien avec une
équipe de vision biologique de la région pour valider le
travail entrepris et poursuivre la collaboration, après
(ii) faire le transfert
à sophia du travail réalisé dans le projet cortex pour
utiliser un formalisme/outil déja établi
Equipes
impliquées: odyssee et (Centre
de Recherche en Neurosciences Cognitives, groupe vision)
Contact: vthierry
Objet de
la proposition :
Notre
objectif est d'introduire les EDP comme un
outil efficace de modélisation
biologiquement plausible pour la perception visuelle. Cela nous conduit
à mettre en place un outil de simulation de cartes de neurones
à spikes pour la modélisation de la perception corticale
du mouvement inspiré des mécanismes EDP que
maîtrise odyssee.
La
notion de carte corticale (un très bref résumé).
Les processus perceptifs au sein du cortex
s'architecturent en termes de ``cartes'' de calcul de valeurs
quantitives liées à la perception: l'image
rétinienne est elle même une carte
``rétinotopique'' de l'irradiance lumineuse, une valeur
``vectorielle'' si l'on tient compte de la couleur. Dès le
début du traitement cortical visuel, il y a des cartes
liées au calcul du contraste de l'image (cartes de contours),
à l'orientation locale des contours, à la
disparité binoculaire, etc.. Dans notre contexte de perception
du mouvement, nous prendrons en compte les cartes de calcul de la
disparité temporelle de l'intensité, mais aussi des
calculs de vitesse locale, etc... (on pourra consulter {burnod:93}
pour un traité sur le sujet).
Ces cartes corticales sont constituées de
réseaux de neurones biologiques à ne pas confondre avec
les réseaux de neurones artificiels. Elles conduisent à
une intégration des fonctions corticales par
ségrégation de ces cartes comme discuté en {friston:02}.
Le couplage entre ces aires joue donc un rôle primordial {bullier:01}.
De même la vision artificielle a récemment
architecturé, grâce à l'approche EDP ces
mêmes calculs sous cette forme. Cette approche est très
générale au sens où un large variété
de problèmes se résolve dans ce framework. De fait
les deux systèmes doivent réaliser les mêmes
tâches perceptives et travaillant dans des environnements
similaires, sont très vraisemblablement conduits à y
poser les mêmes hypothèses, donc à introduire des
contraintes comparables dans les calculs. C'est donc un défi
ambitieux mais légitime de proposer de considérer des
modèles similaires, à ce niveau.
On pourra consulter le travail
préliminaire de notre projet sur ce sujet pour une
discussion plus détaillée.
Simuler des cartes
corticales en utilisant des EDP.
L'introduction relativement
récente en
vision artificielle
(voir par exemple {alvarez-morel:94}
pour une introduction didactique, y compris avec les aspects
très importants théoriquement d'``axiomatisation'' de la
cette partie de la vision par ordinateur), leur succès tient au
fait que cette approche ne fournit pas seulement une approche claire de
``what is to be done'' (définition précise de ce que les
processus de calcul doivent produire, par exemple en terme d'un
critère à minimiser) mais aussi de ``how to do it'' en
liaison avec l'implémentation des équations
d'Euler-Lagrange qui permettent d'améliorer/optimiser à
partir d'une solution initiale (information a-priori ou par
défaut) la solution recherchée. Notons que ce
schéma d'optimisation est illustratif de la méthodologie,
mais que l'approche ``EDP'' est plus générale que cela.
Au niveau de l'implémentation le calcul via les EDP est
mis en oeuvre par un mécanisme de régularisation
basé sur processus de diffusion anisotrope de l'information au
sein de la carte qui conduit à une estimation globale
bien-définie des quantités recherchées. De plus
cette estimation est stable en présence de bruit ou de
données partiellement définies. Ce sont en fait les
algorithmes dont les performances se rapprochent le plus des
performances des systèmes biologiques.
Pour
construire un lien avec les réseaux de neurones
biologiques, nous devons disposer d'une méthode qui permette
d'implémenter ces équations de diffusion, sous la forme
d'un réseau d'unités qui correspondent à celles du
cortex (vraisemblablement les colonnes corticales{alexandre:90}). Le point
délicat est justement la discrétisation de cet
opérateur de diffusion. Concrètement, il faut
décrire finement et de manière rigoureuse comment
intégrer les informations dans un petit voisinage
échantilloné de manière non nécessairement
ponctuelle, la coopération entre ces unités donnant le
calcul global. De plus il est faut imposer à ce mécanisme
d'être basé à une rétroaction
linéaire locale de nature spécifique{durbin-miall-etal:89}
pour que ce mécanisme soit biologiquement plausible.
Par chance, cet
élément de théorie existe,
on parle de méthode particulaire, introduite en mécanique
des fluides par Leonard puis développée par Raviat et
Mas-Gallic et dans la forme que nous utilisons par Degond and
Mas-Gallic {degond-mas-gallic:89}.
Cette méthode est basée sur une approximation
intégrale de l'opérateur de diffusion à utiliser
et nous avons pu nous approprier
cette méthode et en tester la validité sur un
problème de calcul de mouvement.
La prochaine
étape: simuler de telles EDP sur un réseau de
neurones impulsionnels.
Le
lien avec un ``vrai'' réseau de neurone, c'est à dire un
réseau de neurones impulsionnels n'est pas fait. Au niveau
théorique le travail bibliograhique récent
effectué dans le cadre du projet rivage
avec le CERCO a permis de
constater que ces modèles sont arrivés à
maturité (e.g. S. Panzeri and S. R. Schultz
(2001). A
unified approach
to the study of temporal, correlational and rate coding . Neural
Computation, *13*(6), 1311-1349)
et peuvent être utilisés.
Ces modèles de neurones impulsionnels s'articulent sur la
modélisation de la dynamique du potentiel de membrane du
neurone, qui constitue la variable principale (nous renvoyons
à la thèse
de O.Rochel pour une introductio récente sur le sujet).
Le lien entre ces réseau de
neurones spikes et implémentation particulaires des EDPs
décrits précédemment est actuellement
étudié par Pierre
K et Thierry
V.
Une bonne
manipulation de la notion de neurones impulsionnels pour effectuer des
simulations utiles aux collègues des sciences dela vie, passe
par un vrai travail informatique. Très récemment ce
travail a été mené à bien par un doctorant
du projet CORTEX, Olivier Rochel. A partir du formalisme DEVS (Discrete EVent system)
une modélisation de ce type de neurones est proposée qui
``passe à l' échelle'': on peut simuler une
assemblée importante (au delà de 10^6) neurones biologiques
et c'est la seule construction qui nous est connue et
qui permette de simuler avec finesse de ``vrais'' neurones en si grand
nombre. D'autres approches se restreignent à un tout petit
nombre de neurones (e.g. Neuron
ou Genesis
qui proposent des modèles très détaillés du
fonctionnement du neurone, mais par la même ne passent pas
l'échelle)
ou travaillent avec des hypothèses très
spécifiques (e.g. SpikeNet qui -en
simplifiant- prend en compte le 1er spike émis dans un paradigme
dit de fast-brain). Le travail de thèse offre le formalisme,
rigoureux mais ``simplifié'' (au sens noble ou il a
été parfaitement adapté au problème
posé) et une implémentation qui a été
validée.
L'existence de cet outil change la nature de la collaboration que
nous pouvons espérer avec nos partenaires Centre de Recherche en
Neurosciences Cognitives, groupe vision puisque ce n'est plus un
simple travail ``intelectuel'' (nous étions en contact ``informel'' depuis qq
mois sur ces sujets) sur
les modèles qu'il souhaitent mettre en oeuvre pour formaliser et
valider leurs travaux de psychophysique mais un vrai
développement avec un fondement théorique
générique (décrit ci-dessus) assorti d'une
validation effective par une simulation à une échelle
utilisable pour comparer leurs résultats
expérimentaux.
En bref, les derniers travaux du projet CORTEX nous permettent
de mettre en place une collaboration avec un partenaire régional en
neuro-sciences avec qui nous n'avions pas encore collaboré,
dans le cadre du poleIII
du projet odyssee: cette action color va servir à
réaliser ce projet.
Travail à
réaliser
- Validation du modèle de
neurone spike implémentant une EDP: ce travail se fera
avec Laurent Perrinet ;
Pierre
K et Thierry
V.
- Analyse de l'utilisation du modèle
pour formaliser le problème du
traitement biologique du mouvement qui sous-tend la perception
et(ou) le contrôle d'un systeme moteur simple, le système
de poursuite
oculaire. L'accent sera mis sur la dynamique (i.e. dynamique
temporelle, dépendance au contexte, multi-stabilité) de
ces processus
qui soulignent les caractères incrémentiel, adaptatifs et
non linéaires
de ces traitements corticaux. Ces caractéristiques des
mécanismes de
detection et d'intégration/segmentation du flux optique se
retrouvent à
différents niveaux d'analyse comme le neurone (dynamique des
sélectivites),
la population (dynamique de la représentation au niveau de la
population) et enfin de la "sortie" comportementale (perceptive ou
motrice). L'interaction entre neurosciences et vision artificielle
permet
de contraindre le modèle en le rendant biologiquement plausible
et
en le testant par des situations simples et calibrées. Ce travail se fera
avec Guillaume
Masson
; Eric Castet
assisté de Pierre
K et Thierry
V.
- Mise en
oeuvre du modèle DEVS de simulation de neurones spikes
pour implmenter le modèle : ce travail se fera avec Olivier Rochel et les
chercheurs du projet odyssee et portage
du logiciel sur la ferme de PC de Sophia et mise en place d'un
accès pour les collègues
impliqués : ce travail se fera avec le stagiaire
recruté, Olivier
Rochel et Laurent Perrinet.
Ressources demandées
10.000 euros : cette somme servira :
- Achat d'un élément de visio(*) pour le
partenaire.
200 €
-> 200 €
- Frais de déplacement
Sophia-Antipolis/Marseille.
12 voyages à
100 € -> 1200 €
- Participation une conférence pour la
co-publication.
2 missions 300 € ->
600 €
- Jeune chercheur(**) du projet cortex en chercheur
invité.
50% x 4 mois x 2000
€ -> 4000 €
- Stagiaire de DEA(**) en co-tutelle avec les partenaires du CNRS de
Marseille 50% x 6 mois x 2000 € ->
4000 €
(*) Il s'agit d'un système audio de bonne qualité pour
se relier au système de l'inria sophia, le reste de
l'équipement (webcam/pc avec netmeeting) étant
déja ok.
(**) Ces deux personnes seront pris en charge à moitié
par cette action et aussi par les équipes impliquées.
Eléments
complémentaires
Interactions avec
d'autres action de recherche
A l'heure actuelle, aucune collaboration
n'a encore
été formalisée entre l'INRIA et l'équipe de
vision du CNRS de Marseille.
Le projet CORTEX n'est pas
partenaire de cette COLOR puisque simplement fournisseur d'un
formalisme et d'un outil. Il
sera en revanche associé à l'ACI rivage et
en réflexion sur un projet d'ARC.
Nos liens au niveau d'un autre axe de recherche (traitement de
données cérébrales) est déja établi
avec d'autres équipes de Marseille (pole
II du projet) sans lien avec le présent sujet
Nous sommes en préparation d'une ACI, la présente color
servant
de ``starter'' à cette action. Il en effet indispensable
de disposer de l'outil proposé par cortex pour avancer. Mais
l'ACI en préparation ne peux couvrir cette action et arrivera
trop tard pour financer la ressource humaine en question.
Nous participons à l'ACI rivage
totalement complémetaire à ce projet (pas les mêmes
partenaires/sujets/etc..) mais qui profitera de l'outil
transféré.
Vers une action de
grande envergure ?
Le plan strategique de l'INRIA prevoit des actions de grande envergure, mettant en oeuvre plusieurs projets de recherche. A Sophia ``simuler l'activite cerebrale du cortex'' correspond a un telle action dans la mesure ou
- elle implique de fait plusieurs Projets, compétences et outils de l'UR : Odyssee pour la modelisation, Epidaure et Odysee pour l'analyse des
images medicales permettant de mesurer une partie de cette activite, Omega et Miaou pour certains outils theoriques d'analyse de l'activite électrique, Caiman pour la formalisation et mise en oeuvre des calculs numeriques lies a ces analyses; elle pourrait aussi impliquer : le Workbench pour la
visualisation, la ferme de pc pour des calculs intensifs; Geometrica pour la representation geometrique du cortex, Reves pour les rendus de
la simulation et l'utilisation du son pour representer l'activite cerebrale lors du deplacement dans le cortex; secondairement: Comore a cause des similitudes entre les systemes dynamiques neuronaux et environnementaux, Oasis pour les outils de mise en oeuvre informatique fiable, etc..
- elle implique aussi des partenariats avec nos partenaires régionaux: pôle Marseillais de MEG/EEG et IRM, CSTB pour la visualisation sur leur Cave en coordination avec le travail sur le workbench, au dela de la région elle implique aussi le CEA, par exemple.
- une mise en oeuvre dépasse largement les capacités d'un simple Projet mais pourrait etre basée sur des cooperations entre Projets. En se limitant - par exemple - au systeme visuel (cortical et sous-cortical) on restreint utilement la taille du projet, on lui donne une certaine unite en terme de ``systeme'' tout en lui conservant un grand intérêt du point de vue des neurosciences.
Concretement une plateforme logicielle permettrait:
- d'utiliser dans un même cadre informatique
des donnees experimentales anatomiques et fonctionnelles très
variées (IRMx, MEG, EEG, SEEG)
pour les analyser, les modéliser, les visualiser.
- d'analyser ces données au travers de modèles
biologiques, mathématiques et informatiques afin de mieux comprendre,
malgré sa complexité, l'activité cérébrale.