Des tentatives récentes pour développer une vision algébrique des systèmes à événements discrets ont été très fructueuses. Si l'on considère par exemple un système qui contient des synchronisations mais pas de conflits entre ses activités, alors ce système peut se modéliser sous forme d'un graphe d'événements dont le fonctionnement est linéaire dans l'algèbre (max,+). La théorie classique des systèmes linéaires peut alors pratiquement être refaite dans cette algèbre «exotique».
Mais cette vision algébrique des systèmes nous a aussi permis de mettre au point de nouveaux algorithmes massivement parallèles de simulation qui exploitent les équations d'évolution du système (qui sont linéaires) pour obtenir des performances un ou deux ordres de grandeur au-dessus de ce qui était possible avec des méthodes classiques. Au lieu de manipuler la liste des événements du système, ces algorithmes font évoluer les variables d'état du système [20][27][19]. Il reste des problèmes spécifiques aux modèles linéaires comme le calcul des constantes qui régissent le fonctionnement du système.
Dès 1991, nous avons aussi analysé une classe de systèmes «non linéaires» par cette approche équationnelle. Ils se décomposent alors en une partie linéaire dans (max,+) et une partie linéaire dans l'algèbre classique. Des résultats théoriques asymptotiques de stabilité et de stationnarité ont alors été établis ainsi que des algorithmes de simulation généralisant les précédents [4][27]. Ces recherches très récentes et très prometteuses sont encore dans une phase de développement [3][].