Lou Prouvençau
La langue Provençale est une des principales langues d'Oc, langues qui
étaient parlées, au Moyen-Age, dans toutes les provinces du sud de la
Loire. Nous pensons, sans faire preuve de chauvinisme, qu'il est bon de
rappeler à ceux qui l'oublient un peu trop, qu'en un temps où la langue d'Oil
était encore dans l'enfance, la langue d'Oc, que l'on nommait quelquefois
limousine ou provençale, éclairait déjà le monde avec les troubadours. Les
principales langues d'Oc sont l'auvergnat, le limousin, le gascon, le
languedocien et le provençal.
Le Provençal est une langue latine,
c'est à dire qu'elle dérive, pour les trois-quarts de son vocabulaire, et en
partie pour la syntaxe, du latin, langue des conquérants romains de la
Provence.
La langue Provençale est divisée en cinq dialectes:
le rhodanien, en usage le long du rhône, dans le pays d'Arles, le
Comtat-Venaissin, le Gard et une partie de l'Hérault; le gavot, dans le
haut-Dauphiné, la haute Provence et jusqu'au Piémont en Italie; le
maritime, le long de la côte entre Saint-Laurent-du Var et Marseille;
le provençal moyen à Aix et les environs; et enfin le nissart,
parlé dans l'ancien comté de Nice.
Les différences tiennent surtout à la
phonétique, un peu au vocabulaire, trés peu à la syntaxe. En aucun cas elles
ne sont considérables et ne constituent jamais un obstacle.
La
renaissance Provençale, ayant pour berceau la région rhodanienne, et
les oeuvres les plus remarquables étant, pour la plupart, écrites dans le
dialecte du rhône, c'est ce dialecte qui, littérairement, comme ce fut le cas
du florentin en Italie, a peu à peu pris le pas sur les autres, bien que
d'excellents écrivains soient demeurés fidèles à leur propre dialecte. C'est
lui qui constitue ce qu'il est convenu d'appeler le Provençal
classique,.
La langue d'Oc, portée à son apogée au Moyen-Age par les
troubadours, tombe en décadence au fur et à mesure que croît la prépondérance
de l'Ile-de-France, et bien que constamment parlée et même écrite au cours des
siècles qui suivent, elle n'est souvent plus guère qu'un patois.
En
provence, vers le milieu du XIXème siècle, un groupe de jeunes poètes qui
avaient nom : MISTRAL, AUBANEL, ROUMANILLE, MATHIEU, TAVAN, GIERA et
BRUNET, décident de tout faire pour redonner à la langue provençale sa
dignité d'antan. Réunis le 21 Mai 1854 au Castel de Font-Segune, près de
Chateauneuf-de-Gadane, domicile de la famille Giera, ils fondent le
FELIBRIGE, association qui, en dépit des attaques subies et des erreurs
de certains de ses dirigeants, existent encore aujourd'hui, et ils prennent le
nom de Felibres.