Intervention de M. Desbrun (iMAGIS) à la 1ére réunion de l'AISIM :

L'équipe iMAGIS a présenté ses travaux sur les objets déformables, et plus spécifiquement les matériaux très déformables. L'une des spécificités de leur approche est d'utiliser une modélisation implicite des objets, facilitant ainsi et la spécification des formes grâce à une formulation plus compacte, et la détection des collisions puisque ces objets sont munis d'une fonction de test dedans/dehors très rapide. Un premier modèle complet, combinant une couche interne modélisant les fortes déformations enrobée d'une couche externe implicite pour ajouter une chair déformable rapide, a ainsi été mis au point. Il permet de gérer l'animation de substances hautement déformables (avec changements de topologie) de façon efficace, avec une série de capacités intéressantes comme la conservation de volume ou la gestion des mélanges.

Plus récemment, un modèle de particules adaptatives a été conçu pour pallier aux défauts des systèmes de particules conventionnels. Au lieu d'utiliser une fonction d'interaction figée et peu intuitive, la modélisation du comportement se fait par la définition d'une équation d'état globale, stipulant par exemple que les forces internes du modèle tendent à faire respecter une densité de masse constante. Puis, en considérant les particules comme des points d'échantillonnage, la simulation peut avoir lieu en calculant les forces de pression locales en chaque particule dérivant de l'équation d'état, selon une technique assez récente issue de l'astrophysique, les SPH. Durant la simulation, les résolutions spatiale et temporelle peuvent être adaptées en fonction du mouvement : les particules seront subdivisées dans les régions subissant de fortes déformations pour mieux intégrer le mouvement, alors que les régions stables pourront être simplifiées pour éviter des calculs inutiles. La puissance de calcul est ainsi automatiquement affectée selon les besoins courant de précision. Un portage à des objets structurés, réduisant considérablement les contraintes de calcul, est en cours.

Enfin, un modèle de peau implicite active est aussi développé actuellement. S'inspirant des snakes conventionnels et de la méthode des "level sets", ce modèle permet d'animer une surface déformable munie d'une tension de surface, chargée d'enrober un modèle physique quelconque pour à la fois lui fournir une visualisation et des propriétés physiques comme la conservation de volume. Grâce à sa formulation implicite, les calculs de collision avec les autres objets sont grandement améliorés. Enfin, cela offre une solution efficace et peu onéreuse à la visualisation de modèles adaptatifs en filtrant les changements internes de discrétisation.


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