Propriétés

• Au niveau de la programmation : ESTEREL introduit un style de programmation spécifique ([7]). Tout d'abord les programmes écrits en ESTEREL sont très proches de la spécification des problèmes qu'ils traitent. Ceci provient de l'approche multiforme du temps, adoptée par la programmation synchrone, qui en ESTEREL consiste en l'utilisation de tous les signaux comme définissant leur propre "unité de temps" pour compter des "délais".
  Ensuite, ESTEREL permet une programmation modulaire du fait de la diffusion synchrone des signaux. En effet, un module ESTEREL qui émet un signal n'a pas à savoir qui est en attente de ce signal et inversement. La modularité au niveau programmation permet d'implémenter des parties du comportement du système dans des modules différents. Ceci facilite la vérification globale du programme : de manière séparer on vérifie l'adéquation entre le comportement du module et sa spécification, puis on démontre que la coopération de ces modules implémente bien le comportement global spécifié.
• Au niveau de la compilation : le compilateur permet de traduire un programme ESTEREL en un automate fini. Cette traduction en un système de transitions étiquetées est élaborée à partir de la sémantique mathématique d'ESTEREL.
  L'automate produit par le compilateur ESTEREL est déterministe et en général minimal; le parallélisme et les communications qui apparaissent dans le code source sont compilées pour produire un code séquentiel. Les échanges de signaux internes n'apparaissent plus. Les avantages de la compilation en automate sont l'efficacité d'exécution et la prévisibilité du temps maximal de l'exécution d'une transition. Cette traduction produit une procédure dont l'appel provoque une réaction de l'automate. Pour activer cette procédure on doit écrire un programme principal qui procède de la façon suivante:
  1. il construit l'événement courant,
  2. il active l'automate qui exécute la transition correspondante,
  3. il retourne le contrôle au programme appelant.
• Au niveau de la gestion des tâches asynchrones : le besoin de la gestion par un programme synchrone de tâches qui prennent un temps physique non négligeable, c'est à dire de tâches qui mettent plus de temps à s'exécuter que le temps minimal entre deux occurrences d'événements, a amené l'introduction dans le langage de la primitive exec. Cette primitive permet de lancer une tâche externe, et d'attendre sa terminaison mais aussi elle permet d'envoyer une demande de terminaison à la tâche asynchrone lors que parvient une demande de terminaison forcée.
• Les outils de vérification et de validation : ils considèrent la structure interne de l'automate compilé. Ils permettent des comparaisons avec des spécifications ainsi que des visualisations globales ou partielles des états et des transitions. On utilise principalement AUTO et son interface graphique AUTOGRAPH.