Logique de cette publication
La publication en ligne de ce doctorat correspond à une double préoccupation: tout d'abord répondre à la légitime demande de travaux scientifiques en ligne, validés par un comité scientifique (en l'occurrence ici le jury de la thèse). On en connaît les avantages: rapidité de la diffusion, moindres coûts pour le lecteur, et surtout accès simplifié au document; par exemple, l'index n'a plus lieu d'être puisqu'il suffit d'effectuer une recherche sur le document (ou par l'intermédiaire d'un moteur de recherche); la bibliographie, la table des matières, les listes de figures et d'illustration sont elles-aussi accessibles, préhensibles, pourrait-on dire.
Ensuite, inaugurer la transformation de l'Atelier Internet en revue savante électronique. Certes, divers travaux et articles sont disponibles sur le site de l'Atelier depuis 1996 (et l'Atelier reste aussi un séminaire public), mais, dans le contexte des recherches actuelles de ses participants, le passage à la revue savante semblait incontournable.
Voici en quelque sorte le numéro 1 de l'Atelier Internet nouvelle mouture.
Cette publication n'a pas été aisée: elle a nécessité un travail partiel de ré-écriture du document initial, de multiples traducteurs (tth, tex4ht, t4ht), tous de grande qualité mais imparfaits, des modifications, programmées ou réalisées «à la main».
Et bien sûr, le document final n'a plus rien à voir avec l'imprimé. On sait déjà qu'une «page web» n'a pas de relation formelle avec la taille, la présentation de son homonyme imprimé. Mais le document tout entier est maintenant sous forme hypertextuelle: des sous-tables des matières, des renvois structurent les parties, les chapitres, les pages. La lecture linéaire n'est plus imposée.
Ce qui nous renvoie à la sempiternelle question de l'imitation de l'imprimé. Pourquoi ne pas avoir proposé un téléchargement en PostScript, ou en PDF? Pour le cas du PostScript, la chose est simple: rares sont les personnes qui maîtrisent suffisamment ce format pour visualiser ou imprimer les fichiers qui l'utilisent. Ensuite, le texte obtenu est avant tout «graphique» en ce sens que la recherche documentaire en est rendue impossible, sauf à reconstituer le texte avec des programmes ad hoc.
Pour le PDF: en fait, l'adéquation parfaite de la page imprimée initiale avec son rendu en PDF est quasiment impossible, sauf à en perdre la possibilité de recherche du texte (pour diverses raisons: police initiale en bitmap, ce qui génère des légers décalages, manipulations du PostScript du texte original, etc.).
Outre le fait qu'on peut se demander à quoi bon forcer un nouveau format, plus souple, et public, comme l'html à reproduire à tout prix celui qu'il est censé compléter ou remplacer, on fera remarquer, pour les personnes inquiètes de la notion de propriété, que la thèse initiale est bien plus difficile à reconstituer à partir de cette version html qu'à partir d'un format pdf. Par ailleurs, cette édition électronique n'empêche ni la diffusion (payante) de l'original sur papier, ni la réalisation prochaine d'un ouvrage sur ce thème des techniques intellectuelles contemporaines.
Cependant, pour clore le débat sur cette question de la propriété, nous rappelons qu'en France, seuls les objets, et non pas les idées, se vendent.
La propriété intellectuelle de ce travail est garantie par l'attestation de la soutenance de la thèse. Quiconque est libre de le lire, d'en reproduire de courts extraits (500 mots maximum) à l'exception des graphiques, à condition de mentionner systématiquement le texte suivant: Source: «L'internet : mesures des appropriations d'une technique intellectuelle». Thèse de doctorat. Éric Guichard, EHESS, Paris, 2002 (http://barthes.ens.fr/atelier/theseEG)
Paris, le 2 janvier 2003