Colloque international
« Mesures de l'internet »

12, 13 et 14 mai 2003
Hôtel Westminster, Nice (France)


L'ouvrage final


Préactes

(ainsi que leur page de garde et la quatrième de couverture)

Le programme


Sommaire

1   Présentation générale

2   Organisation
2.1   Informations pratiques
2.2   Soumissions

3   Approche scientifique et thèmes
3.1   Écriture, informatique et internet
3.2   Disciplines impliquées
3.3   Retombées

4   Comité scientifique

5   Comité d'organisation

6   Mentions informatives


1   Présentation générale

Le but de ce colloque est d'approfondir le dialogue entre l'ensemble des experts pour qui l'internet est un objet d'étude, indépendamment de leur approche (sciences exactes ou humaines). Des spécialistes des pratiques intellectuelles et des technologues seront aussi présents, afin de proposer une réflexion sur la notion de mesure et sur l'objet internet.

Il s'agit de favoriser une intercompréhension des problématiques, des méthodes et des analyses, à notre avis essentielle à la recherche, mais aussi fort utile aux entreprises, institutions politiques et médiatiques, et au grand public : l'internet est à la fois un réseau technique et une production humaine, et aborder l'un sans l'autre, ou aborder les deux sans rigueur génère plus de bruit et de confusion que de résultats scientifiques utiles à l'humanité.

Une première expérience de ce type, très fructueuse, avait déjà été réalisée en décembre 1999 à l'École normale supérieure, sur le thème des usages de l'internet ( http://barthes.ens.fr/colloque99 et http://barthes.ens.fr/internet01).

2   Organisation

2.1   Informations pratiques

Organisateur: INRIA

Autres institutions soutenant le colloque (liste susceptible de s'accroître  au fil des annonces de subventions): ACI GRID, Association Les Canadiens en Europe, Conseil général des Alpes Maritimes, Conseil régional Provence Alpes Côte d'Azur, Équipe Réseaux, Savoirs & Territoires (ENS), GDR TICS (CNRS), Laboratoire des Usages (Sophia Antipolis).

Lieu: Nice.

Date : du lundi 12 mai 2003 au matin au mercredi 14 mai au soir.. Le colloque dure donc trois journées entières, et, quel que soit leur statut, les participants sont fortement incités à participer à la totalité des activités du colloque de façon à maximiser les échanges et les dynamiques de recherche.

Le colloque sera constitué d'une seule séance pleinière.
Sélection des conférenciers ou des auteurs de posters: par appel à communication (ce que vaut cette page).

2.2   Soumissions

Le statut professionnel, l'appartenance institutionnelle, et la nationalité ne sont en aucun cas des critères pris en considération par le comité scientifique : seules l'excellence, l'originalité et la dynamique interdisciplinaire de la contribution seront prises en compte.

L'exposé des résultats s'inscrira dans un des trois profils suivants: poster, communication orale brève (10 minutes), communication orale normale (20 mn).
Par la suite, on appellera l'«auteur» le ou la soumissionnaire d'une contribution pour le colloque, quelle que soit la forme de cette contribution.
Dans la mesure du possible, les choix de la présentation de l'auteur (poster, communication brève ou normale) seront respectés. Cependant, le comité scientifique du colloque est seul juge de la forme de la recevabilité et de la forme de la contribution de l'auteur.

Toute personne désirant soumettre une contribution l'adresse à l'adresse suivante :

Le comité scientifique laisse l'auteur libre de choisir la taille de son texte initial: résumé (environ 4 pages) ou article complet (environ 10 pages), suivant l'origine disciplinaire de l'auteur, le type de résultats qu'il désire présenter (travaux en cours quasi achevés, résultats originaux, synthèse interdisciplinaire, etc.).
Si la soumission de l'auteur est acceptée, il lui sera demandé une version définitive de sa contribution, cette fois ci sous forme d'article de 7 à 15 pages, avant la tenue du colloque.

Dates importantes: la soumission des contributions est close depuis le 10 février 2003 à minuit.
Le comité scientifique rendra ses décisions au plus tard le 24 mars 2003, sauf peut-être pour les auteurs à qui des infléchissements ou des corrections auront été demandés.

Formats de fichier recommandés pour les propositions : Ascii, PostScript ou html.

Moyens : ils vont du rétroprojecteur au vidéoprojecteur, avec connexion à l'internet.

Langues : français (préféré) ou anglais.

L'ensemble des communications acceptées sera publié sur le web après le colloque et un ouvrage imprimé offrira une synthèse actualisée de la rencontre début 2004.

3   Approche scientifique et thèmes

3.1   Écriture, informatique et internet

L'internet est depuis plusieurs années un objet d'étude à part entière. Il témoigne d'un processus d'informatisation engagé depuis une cinquantaine d'années, qui correspond à une transformation de la technique d'écriture : les ordinateurs travaillent essentiellement sur les systèmes graphiques (listes, tableaux de nombres, etc.) avec ces mêmes systèmes graphiques (code, programme, etc.). Il s'ensuit un accroissement de la variété et du nombre des objets écrits, du fait de la numérisation généralisée du texte, du son, de l'image, qui, tous, peuvent être manipulés. L'internet parachève ce phénomène en facilitant le repérage et l'appropriation de ces textes, en meme temps que ses protocoles en produisent d'autres, les traces des pratiques individuelles ou agrégées.

Ces dernières années, le succès de la combinaison entre les réseaux physiques et les activités humaines a beaucoup surpris, comme en témoigne la récente bulle spéculative autour de l'internet. Mais il n'a pas étonné les scientifiques (toutes spécialités confondues), qui cherchent à optimiser leurs pratiques intellectuelles : l'écriture est le pivot de leurs activités, que ce soit dans le cadre de la recherche ou de la transmission des connaissances, et ils savent qu'une amélioration de leur instrument de travail génère souvent de puissants enjeux.

3.2   Disciplines impliquées

On conçoit donc que l'internet génère des recherches au sein de disciplines variées, et appelle à un débat entre ces diverses disciplines. Mais l'explicitation de la relation entre l'écriture, la pensée et la raison mérite d'être approfondie par les anthropologues et les philosophes. Ils aideront notamment à l'acquisition d'une posture technologique, au sens fort du terme, ce qui aidera à la définition rigoureuse de concepts, préalables à des mesures originales et efficaces.

Pour analyser des usages ou imaginer des régulations, les sociologues et les économistes sont de plus en plus tentés par l'analyse des faits et conduites électroniques des personnes, en utilisant par exemple les archives fournies par des moteurs de recherche, des caches, des routeurs. Ces analyses quantitatives et textuelles apportent des résultats exceptionnels (tant sur le plan méthodologique que sur celui de la mise en évidence de pratiques non imaginées), à condition de travailler sur de gros volumes, et de ne pas négliger les phénomènes rares. Bien entendu, ce type de recherche n'exclut pas, bien au contraire, une confrontation avec des mesures ethnographiques.

Le cas est aussi flagrant avec la linguistique, qui retrouve indirectement une nouvelle vigueur avec le développement des moteurs de recherche : la langue écrite, qui se prête déjà naturellement à la formalisation probabiliste, invite, sous sa forme numérisée, à des formes de comptage qui vont jusqu'à la représentation géométrique d'espaces sémantiques. Les « lois intellectuelles du langage » se donnent à voir, tant grâce à la numérisation des dictionnaires anciens que grâce aux mises en correspondance de millions de sites web. Les outils linguistiques accompagnent de plus en plus fréquemment le texte, et transforment la démarche scientifique de l'ensemble des chercheurs en sciences humaines, quand les moteurs de recherche finissent par infléchir la notion de qualité scientifique avec leurs algorithmes de repérage de la renommée des chercheurs.



De nombreux ingénieurs, informaticiens, physiciens et mathématiciens travaillent aussi sur les archives électroniques de l'internet : flux IP de routeurs, échanges au sein d'un réseau national, etc. Leurs finalités sont variées : modélisation, contrôle, mise en évidence des lois physiques et de la topologie de l'internet..., le plus souvent à des fins d'optimisation de ce réseau «technique» en perpétuelle expansion. Mais là encore, la dynamique humaine est telle que ces formes de perfectionnement passent aussi par des mesures d'usages et des dispositifs d'aide, à la navigation et à la recherche, par exemple. Outre de nouveaux travaux dans les champs de la combinatoire, de l'algorithmique, de la théorie des graphes..., on remarque un affinement des modèles statistiques (rendu possible par les possibilités des machines à traiter l'écrit que sont les ordinateurs et la présence de données massives et variées). Ce qui conduit à deux types de constats particulièrement féconds : a) les questions de méthode (classification, illusion d'exhaustivité) et d'échantillonnage sont réactualisées ; b) les lois de puissance s'imposent, et il n'est pas étonnant que ces distributions soient aussi celles qu'ont découvertes les spécialistes des usages et les linguistes.

Cette convergence des mesures appliquées à l'homme, à ses pratiques d'échanges, et aux instruments qui font les réseaux incite à comprendre l'activité des machines comme une somme d'actions produites par les hommes, et à prévoir l'évolution des usages, comme cela a été réalisé dans le cas de l'essor du peer-to-peer. Réciproquement, les découvertes statistiques invitent à proposer des modèles de l'interaction sociale plus sophistiqués que ceux communément déduits de la loi de Gauss.



Enfin, les représentations graphiques issues des mesures de l'internet apparaissent comme une forme ultime de production écrite destinées à la synthèse ou à la conviction, tout en utilisant au mieux les potentialités de l'écriture contemporaine (cartes animées, graphiques réactifs, etc.). Cette manifestation de la réflexivité de l'écriture a évidemment des incidences sur d'autres représentations, plus sociales, comme celles qui se construisent autour des notions de territoire et d'identités : les cartes de l'internet (locales, globales, géographiques, mentales), parfois réalisées sans intention géographique, produisent du territoire, et donc infléchissent les représentations collectives, non seulement de l'internet, mais plus généralement de la planète, de soi et des « autres ». On retrouve une étroite association entre le cartographe et l'ingénieur, souvent euphémisée, néanmoins attestée depuis le XVIIe siècle.

3.3   Retombées

La demande est de plus en plus forte (chez les universitaires, les industriels et les responsables politiques) pour donner un cadre conceptuel à l'internet. Une telle réflexion « technologique », associée à des mesures physiques interprétées en termes de pratiques sociales, aide à optimiser les prévisions en matière d'usages collectifs (pour imaginer des produits, dimensionner des ressources, comprendre des engouements ou des résistances). Par ailleurs, les gestionnaires de réseaux ont un grand besoin de systèmes de visualisation de leurs trafics (sécurité, optimisation, prévision, etc.), lesquels s'intègrent parfois dans des productions culturelles.

Enfin, le dialogue interdisciplinaire profitera beaucoup de cet échange approfondi entre les spécialistes des mesures physiques et des mesures sociales.

4   Comité scientifique

Président: Éric Guichard (INRIA)

Autres membres du comité scientifique:
Daniel Andler (ENS, études cognitives)
Richard Arena (UNSA, économie)
François Baccelli (INRIA ENS, usages et statistiques)
Éric Brousseau (Paris-X, économie)
Fulvio Caccia (Canadiens en Europe, littérature)
Claire Charbit (ENST, économie)
Henri Desbois (Paris-X, cybergéographie)
Émilie Devriendt (ENS et Paris-IV, linguistique)
Jack Goody (Cambridge, anthropologie)
Jacques Lajoie (UQÀM, psychologie)
Yves Lechevallier (INRIA, statistiques et fouille de données)
Christian Licoppe (FT, usages et économie)
Paul Mathias (Henri IV, philosophie des techniques)
Frédéric Moatty (sociologie, CNRS CEE)
Jean-Pierre Nadal (CNRS ENS, systèmes complexes)
Serge Proulx (UQÀM, usages et sociologie)
Philippe Rygiel (Paris-I, histoire et pratiques intellectuelles)
Jacques-Philippe Saint-Gérand (Clermont-Ferrand et CNRS, linguistique)
Brigitte Trousse (INRIA, usages et parcours)
Bernard Victorri (CNRS ENS, linguistique)

5   Comité d'organisation

Il est composé de membres de l'INRIA Sophia-Antipolis (équipe AXIS et service des colloques), auxquels s'associeront de façon pontuelle des membres de l'association des Canadiens en Europe et de l'équipe Réseaux, Savoirs & Territoires (ENS). Son responsable en est Éric Guichard.

6   Mentions informatives

Cette page est disponible à l'URL http://www-sop.inria.fr/axis/cmi
Toute personne désireuse de faire connaître ce colloque est libre de citer et de recopier cette page dans une liste de discussion, d'y renvoyer un lien à partir de son site web, etc.