RÉCIT D'UNE JOURNÉE SPÉLÉO AVEC LE "BARBARE"

Le Barbare
C'est après deux semaines que nous nous décidons enfin à dévoiler l'insoutenable vérité...
Ce mercredi 7 avril 1999, Francois Gaspard dit "Le Barbare", nous a propose une grande aventure. Entre Gourdon et Cipières, se cachait une grotte possible à visiter, à condition d'être munis de l'équipement adéquate.
Francois a donc décidé de nous attifer comme des pinguoins, combinaisons jaunes pour les uns, vertes pour les autres, gants de vaisselle, casques de chantier...
A nous voir, on aurait pu nous prendre pour des employés de la municipalité.

Aprés une course-poursuite dans les virages de montagnes, dans le brouillard et sous la pluie, à la recherche de la 305 familiale de François qui fonçait devant, nous sommes enfin arrivés au lieu dit: Le baume des caranques.

Une première épreuve devait déterminer les deux groupes, il s'agissait des deux kilomètres d'escalade jusqu'à l'entrée de la grotte et ce fût comme chez les militaires,c'est à dire: "Marche ou crêve!".
Arrivés en haut, deux niveaux s'étaient donc naturellement constitués: "Les très forts"et "Les pas mauvais". Dans le désordre: Robert Fournier, Francois Gaspard, Bernard Giai, Alexandre Negri, Julien Péquinot, Jean Francois dit "Le Yeti", Vincent Seiler, Christophe Angelini, Audrey Verdier et Mohamed Chouhane.(Les photos).

A l'entrée, nous avons appris l'essentiel pour survivre, à savoir, comment allumer son casque-chalumeau. Le Barbare a expliqué très pédagogiquement la fameuse réaction chimique qui se produit dans la dudule : " Dans la boîboîte, il y a une réaction qui se fait entre l'eau et les caillous blancs, qui produit un gaz, et ce gaz, eh ben, il remonte dans le tuyau et après... C'est lui qui donne la flamme au dessus de votre tête", dixit the Barbarian .

Rassurés, nous sommes donc entrés dans le grand trou noir... De deux pattes, nous sommes passés à quatres puis, trés vite, nous avons fini par ramper sur le ventre comme tout bon spéléologue.
Mais le jeu en valait la chandelle, nous avons rapidement découvert la grande salle magique, d'une beauté inéfable et inoubliable. Des stalactites et des stalagmites (les fameuses concrétions dont le Barbare tenait tant...) avaient formé une oeuvre d'art, jouant avec les couleurs et les formes, une véritable cathédrale souterraine!!
Plus loin, il y avait la méduse (ne pas rater le chef d'oeuvre) qui surplombait le grand vide et nous avions dû enfiler les baudriers et descendre en rappel.
Le début d'une véritable galère commencait car plus nous descendions, plus il y avait d'eau et donc ... de boue!!
Non seulement, nous étions mouillés et nous avions froid, mais un éboulement avait rempli la grotte de rochers énormes très dangereux et très glissants de boue.
A ce moment là, dans les profondeurs insoupçonnées de la terre, un événement se déroulait...Mais, écoutons plutôt ce qu'il veut bien nous raconter la victime: Mohamed Chouhane.
"J'étais donc là, à ramper sous les gros blocs qui rendaient pénible et fatiguante ma lente progression... Je n'en voyais pas la fin et, à force de ramper dans l'eau et la boue, mes forces s'amenuisaient de plus en plus .
Après de longs efforts, je pouvais voir se dessiner à quelques mêtres de moi ce qui semblait être la fin du calvaire. Il fallait cependant executer une dernière manoeuvre, quelque peu délicate avant de se retrouver au paradis. L'exercice consistait à se contorsionner afin de passer la tête et les épaules entre l'eau boueuse qui vous submerge et la roche saillante qui vous surplombe. A ce moment précis, vous êtes en équilibre sur les bras, le corps plongé dans un liquide froid et vaseux, à tenter la manoeuvre le plus rapidement possible, histoire que ça finisse. Et, alors, à ce moment précis où vous parvenez enfin à passer la tête, la première chose que vous pouvez voir s'ériger devant vous comme la tour de Babel (Oued...)... Le Barbare qui se délecte de votre totale impuissance face à la situation. Subitement, il vous asperge, vous éclabousse, vous inonde un maximum de son eau bénite (Non, pas ce que vous pensez, mais presque...), c'est à dire de la vase dans laquelle vous baignez depuis quelques temps. Là, au niveau sensationnel, vous avez atteint le paroxisme: Vous êtes non seulement mouillé de bas en haut, mais surtout, vous êtes animé d'une haine indescriptible qui vous pousserez à tuer... même une espèce en voie de disparition. Le temps de vous sortir de toute cette p... de m..., plus de Barbare!
En définitive, je ne vous donnerais qu'un conseil: " Méfiez-vous du Barbare qui hante les entrailles de la terre!".
Reprenons notre récit...
Au bout d'une heure de galère, dans la dernière salle, nous avons eu droit à trente secondes (nous n´exagérons rien!) de récupération et ... ... rebelotte dans l'autre sens!!!
Les difficultés étaient les mêmes qu'à l'aller mais, nous ne descendions pas, nous montions vers la lumière du jour, enfin...
Et bien sûr, il fallait dévaler les deux kilomètres d´escalade jusqu'aux voitures, deux nouveaux groupes s´etaient encore une fois constitués: "Les préssés"et "les fatigués". De la boue partout, après 40 kms de route en voiture, nous avons enfin eu droit à un BAIN CHAUD.
Voilà, nous vous avons conté toute l'histoire.
Pourtant, un détail nous avait échappé. François avait demandé que l'on ramène tout l´equipement prope et sec. Sachez que vous passerez plus d'une heure à quatre pattes dans la baignoire, à frotter de toutes vos forces à la brosse, les tonnes de boue que vous avez ramenées sur votre tenue de pingoin, et que finalement vous finirez par tout jeter au feu.
Et malgré tout, alors que nous dissuadé la majorité d'entre vous, sachez que:


NOUS SOMMES PRETS À LE REFAIRE!



Audrey et Mohamed

Topographie de la cavité

GIF de la Topo de la cavité (Coupe).