Avant celle-ci, sur la gauche, une lucarne permet de court-circuiter la coulée et d'atteindre le début du Tunnel. 15 séances de recalibrage ont été nécessaires pour passer ces 20~m de méandre. On arrive alors, après la désescalade d'un R4, au sommet du Puits Romain (P8), équipé en vire (C8). En face, en remontant la coulée stalagmitique, on peut passer une étroiture pour atteindre Les Vasques, d'une eau claire et profonde. Quelques belles concrétions agrémentent le charmant paysage.
Avant celle-ci, sur la gauche, une lucarne permet de court-circuiter la coulée et d'atteindre le début du Tunnel. 15 séances de recalibrage ont été nécessaires pour passer ces 20~m de méandre. On arrive alors, après la désescalade d'un R4, au sommet du Puits Romain (P8), équipé en vire (C8). En face, en remontant la coulée stalagmitique, on peut passer
La suite se trouve au milieu de la coulée, sur la droite : c'est le méandre des deux cloches, recalibré en six séances. La progression s'effectue à l'égyptienne (mais horizontalement) jusqu'à la première cloche, et presque normalement jusqu'à la seconde. A droite, on pourra remarquer un affluent presque pénétrable présentant un courant d'air soufflant qui ne s'inverse pas avec celui du reste du gouffre. Le méandre Cayenne (6 séances) démarre en face et offre la progression si typique de l'aven du Thym. Après 7 à 8 mètres, nous avons poussé un petit morceau de strate sur la gauche pour déboucher dans un réseau complètement différent : la salle de la Lucarne. Celle-ci présente une cheminée de 16 mètres au dessus de la lucarne, avec un palier à 8 m et une magnifique vasque blanche, et un puits remontant lisse et rond d'une quinzaine de mètres (escalade en cours). Au fond, un bout de méandre a été dégagé pour donner dans une cloche, mais la suite est peu engageante et montre peu d'air.
En reprenant le méandre Cayenne, on aboutit rapidement à une succession de deux petits puits : les P-pouilles (P4 et P3,14, équipement C6 et C5). le P-pi offre à sa base un demi-tour complet qui s'enfile dans un nouveau méandre, constituant le terminus actuel (mais temporaire) à -52.
exploration en cours
Entrée : main courante , vire et R3 : C10 (piton + 3S) P5 : C6 ou désescalade (1S) R2 et P4 : broches et échelons scellés. + C10 (3S) Puits Romain (P8) : vire C10 (6S en vire ou 2S en Puits) P-pouilles (P4) : C6 (2S), échelons scellés Puits du miraculé (P6) : C10 (3S), échelons scellés
Si l'hydrogéologie de la partie orientale commence à être connue, en particulier pour la cuvette de Calernet et les Baoudillouns grâce aux percées réalisées par les avens du Calernaum et des Baoudillouns, l'aven du Thym est actuellement le plus grand regard (somme toute très modeste) sur la partie occidentale. On peut en effet exclure les avens découverts en falaise qui s'apparentent tous à des fractures de décollement (37-Z : aven des Bastides, 37-C7 : Coince-Chouette, \ldots).
Les sources du Maupas, collectant la partie orientale (voir [Hof87]) semblent peu propices à la résurgence des eaux occidentales en raison de leur débit modéré. La faille de Vaumeillane semble donc jouer un rôle de barrage entre les deux parties. Notons que la partie occidentale dépasse les 10 km^2 ( à comparer aux 3 à 4 km^2 connus sous la partie orientale), ce qui laisse la place à plusieurs réseaux importants.
Mis à part le puits Romain et la salle de la Lucarne, qui se développent dans l'axe du pendage, et le puits d'entrée (salle d'effondrement), les méandres du Thym sont axés sur des fractures visibles dans la roche en place, en particulier aux endroits élargis. Cette fracturation intensément utilisée reste pourtant de faible ampleur puisque les seuls éboulis d'origine sont au puits d'entrée et à la cheminée du méandre des deux cloches. Nous avons pu constater que la roche restait très compacte malgré sa fracturation.
Le méandre des deux cloches, celui de Cayenne et la salle de la lucarne constituent un ensemble particulier puisque le fond du puits Romain semble correspondre aux strates du haut des P-pouilles. Ces conduits se développent donc sur près de 50 mètres sans pouvoir passer cette strate. La percée se fait aux P-pouilles, avec une roche qui devient au P-pi plus sombre et moins cassante. Il semblerait que l'on atteigne ici l'argovien, mais cela ne pourra se confirmer qu'avec l'avancement des travaux.
Des fossiles ont été récoltés à différents étages du gouffre, leur détermination est en cours.
Température mesurée à -60: 9,5 degrés.
Des inversions contraires ont été observées au printemps et à l'automne : le gouffre souffle alors de jour et aspire à la tombée de la nuit. Lors de l'observation la plus nette de ce phénomène, la température est passée de quelques degrés au dessus de zéro à quelques degrés au dessous de zéro, provoquant par là même une dépose de givre importante. L'hygrométrie de l'air a donc fortement diminué au niveau de l'entrée du Thym, mais sans doute pas au niveau de ``l'entrée inférieure''.
Le courant d'air est au spéléologue ce que le réverbère est à l'ivrogne : ça le soutient plus que ça ne l'éclaire. ( Pierre Venesque )
SIS pieds sous terre #1
B.Hof: Expérience de coloration des eaux de l'aven des Baoudillouns, 1987
Synthèse hydrologique du plateau de Calern