L'AVEN ABEL
par Bernard Hotz
The "Aven Abel" was discovered in 1981 by the Club Martel (Nice), and other individuals from the Alpes Maritimes. It bottomed in 1985 at -87m, until 1995, when the bottom lock was forced, and the cave explored down to -191m, for 1km of development.
Accès: en prenant la route de Saint-Vallier vers Saint-Césaire, peu avant le col de la Lèque, prendre une petite piste à gauche se terminant au bout de 20 mètres sur un petit parking encombré de détritus divers; y laisser la voiture et prendre un petit sentier parallèle à la route direction sud et faire une trentaine de mètres; le trou s'ouvre à 10m d'un pylône électrique (No 44); l'entrée (0.7x0.35m) est habituellement recouverte par deux montants de lit en ferraille; numéro gravé.
Le trou a été découvert en janvier 1981 par le club Martel et des spéléos indépendants; le puits d'entrée est descendu jusqu'à -42, et le club entreprend la désobstruction d'un boyau très étroit au fond, sans résultat. En 1985, le spéléo club de Cannes découvre la suite à -37 dans l'éboulis calcifié en bas du puits, descend trois nouveaux puits, découvre deux petits réseaux annexes (réseau rouge et amont de -80), et commence la désobstruction d'un ressaut de 5 mètres, arrêt à -87. En décembre 1994, à l'initiative de Jean-Luc Jullien, Jean-Claude Marie et Patrick Michel, le club Martel reprend le flambeau et attaque l'étroiture terminale de -87 à grands renforts de perforateurs et groupes électrogènes. Après plusieurs séances non fructueuses où les pannes se multiplient, un passage étroit et tortueux est enfin ouvert entre les blocs d'une trémie,permettant d'atteindre un petit puits débouchant au sommet d'une belle salle encombrée de blocs; plus rien ne viendra ensuite entraver l'exploration jusqu'au fond actuel à -191, atteint en deux séances.
Le trou débute sur un ressaut de 3 mètres plutôt étroit suivi par une chatière horizontale donnant sur le P32 d'entrée; il faut faire 3 mètres en opposition au-dessus du puits (main courante facultative) pour atteindre une barre constituant l'amarrage de tête. Après 3 mètres resserrés, on tombe sur un petit élargissement puis de nouveau 4 mètres étroits, pour arriver au sommet d'une vaste salle déclive toute en longueur avec 20 mètres de plein pot. On prend ensuite pied sur une coulée de calcite recouvrant une trémie. Il faut ensuite s'enfiler dans la trémie par une étroiture donnant sur un ressaut de 3 mètres, arrivant au sommet d'un P9. A la base de ce puits, il faut remonter en face sur 10 mètres où une étroiture élargie donne sur le P8 suivant. Puis un court méandre (main courante conseillée) conduit a un grand et beau P27. Presque au sommet du puits se trouve une lucarne donnant accès au ``réseau rouge''. A la base du P27, on peut descendre (corde facultative) un ressaut de 5 mètres étroit donnant accès au nouveau fond ou bien passer au dessus de celui-ci pour parcourir le méandre amont de -80.
En bas du R5, il faut s'engager tête la première dans un boyau horizontal plutôt étroit et rempli d'eau, pour remonter ensuite un ressaut boueux de 2 mètres. On se retrouve alors en plein dans la trémie constituant la base du P27. Il faut encore franchir quelques passages étroits dans les blocs, dont un beau petit zig-zag pouvant poser quelques difficultés aux personnes aux longues jambes. Puis par un ressaut de 3 mètres on débouche dans une micro-salle où il faut s'engager dans une chatière oblique juste à droite pour arriver au dessus d'un P9, marquant la fin des étroitures, débouchant au sommet d'une salle aux belles dimensions, encombrée de gros blocs. Il existe de nombreux passages entre ces blocs, communiquant parfois entre eux. Le passage le plus direct et commode consiste, de la base du P9, face au bloc principal, à prendre à droite sous la trémie, pour parcourir environ 15 mètres sous une dalle caractéristique avant de prendre à droite entre les blocs, pour traverser une petite salle et déboucher, après un passage bas, dans une belle galerie descendante de 5 mètres de large en moyenne, pour 3 mètres de haut.
Cette galerie au profil très caractéristique se situe au contact marno-calcaire: son plafond est constitué d'une belle dalle parfaitement plane de calcaire reposant sur un socle marneux composé de terre et de blocs. Elle suit sur toute sa longueur le pendage des couches, orienté vers le nord sur cette partie du plateau. On descend une cinquantaine de mètres avant de buter sur un petit effrondrement de blocs. Le passage le plus aisé consiste à descendre un petit toboggan de boue donnant après un deuxième ressaut étroit sur la suite de la galerie, qui continue encore sur une cinquantaine de mètres. Puis le plafond de la galerie s'abaisse et on retrouve l'eau qui a creusé un méandre dans les strates calcaires supérieures. On progresse ainsi environ 20 mètres en alternant passages bas et escalades sur des blocs, pour arriver devant un laminoir de 5 mètres de long débouchant dans une petite salle. On peut remarquer sur les parois d'importantes traces de remplissage de boue qu i indiquent que le niveau d'eau peu monter d'un bon mètre à cet endroit précis. En effet, à une dizaine de mètres plus loin se trouve une petite chatière très ponctuelle suivie d'une pente remontante de graviers d'environ un mètre de haut. Cet endroit constitue un verrou dangereux en cas de pluie car le passage s'ennoie complètement et le point bas se trouve justement au niveau de la chatière. Il faut donc impérativement s'en méfier car si l'on se trouve derrière, il est impossible de ressortir même en apnée. Nous avons l'intention lors d'une prochaine sèance d'élargir la chatière par le haut et de creuser un peu le monticule de graviers pour pouvoir avoir accès au fond par tous temps. Derrière le méandre continue, se relevant progressivement jusqu'à permettre la progression debout. Ses parois sont extrêmement érodées et déchiquetées. Il faut franchir quelques vasques en prenant garde de ne pas embarquer de l'eau dans les bottes, puis suivent quelques passages boueux. On arrive enfin sur une alternance de ressauts entre 1 et 4 mètres et de vasques peu profondes menant à un carrefour à la cote -153.
En prenant à gauche, on repasse en fait sous le méandre par lequel on vient d'arriver et au bout d'une trentaine de mètres de progression dans une galerie basse on parvient au sommet d'un P12 de belles dimensions dont l'accès est défendu par des lames de calcite. A la base de ce puits, dans un petit surcreusement à gauche se trouve une lucarne à 7 mètres de hauteur, donnant sur un petit méandre amont extrêmement étroit et agressif (non topographié, 40 mètres de développement estimé), arrêt sur étroiture infranchissable. Il vaut mieux à partir du P12 continuer tout droit et reprendre le méandre sur encore 10 mètres, pour buter sur un nouveau puits de 6 mètres. En fait, nous avons pris l'habitude de shunter cet obstacle par un passage entre blocs au fond de la salle du P12, qui rejoint après désescalade d'un ressaut de 4 mètres la suite du P6. Cela évite d'ailleurs de passer dans le méandre concrétionné qui fait suite au P6 et de tout casser. Puis suivent une série de ressauts entre 1 et 3 mètres de hauteur donnant sur le P10 terminal. La base de ce puits forme une salle ronde de 6 mètres de diamètre, cote -191. Sur la gauche se trouve une petite vasque qui s'avère être une étroiture siphonnante trop étroite pour être franchie. Au fond, sous l'eau, on peut voir au bout de 2 à 3 mètres une pente de graviers remontant fortement, indiquant la présence d'une suite ce niveau.
Au carrefour de -153, il faut emprunter une petite galerie basse qui rebrousse chemin par en-dessous avant de bifurquer à gauche. Le passage est relativement étroit et malaisé sur les 5 premiers mètres, puis la galerie s'agrandit et on peut même parfois progresser debout. Puis il faut franchir un beau bourbier en position de quasi-reptation pour enfin se sortir de cette zone désagréable. On tombe en effet sur une petite salle au sol recouvert de calcite. On évite un puits de 8 mètres bouché de blocs sur la gauche et après un rétrécissement on débouche dans une belle galerie remontante au profil caractéristique du contact marno-calcaire. On remonte la galerie sur une cinquantaine de mètres. Celle-ci se transforme soudain en un méandre dont la hauteur peut atteindre jusqu'à 10 mètres et dont les parois sont à un endroit entièrement recouvertes de concrétions de type ``choux-fleurs''. Puis les concrétions disparaissent et on aboutit à la base d'une escalade de 9 mètres non equipée un peu aérienne, donnant sur deux petites salles séparées par une trémie. Au bout de la deuxième salle, nous avons atteint en escalade une lucarne impénétrable qui constitue le terminus de cet amont, coté -100 environ.
La figure 1 montre le positionnement des principales cavités du plateau ainsi que la circulation supposée des eaux jusqu'à l'unique résurgence connue, la Foux.
Contact marno-calcaire, mesure du pendage et de la direction
Positionnement precis du chevauchement
Plan au 1/250ème, Coupe développée au 1/500ème
latexonly
Desobstruction et exploration: Eric Carles, Laurent Olive Dalmas, Maurice Fiorucci, Pascal Gadot, Bernard Hotz, Jean-Luc Jullien, Jo Lamboglia, Jean-Pierre Letenneur, Jean-Claude Marie, William Michel, Pierre Millo, Jérome Perrin.
Topographie: Yvon Creac'h, Cathy Frison, Pascal Gadot, Bernard Hotz, Jean-Luc Jullien, Jean-Claude Marie, Patrick Michel, William Michel, Eric Madelaine, Francois Santoro.
Pour tous renseignements, contacter le Club Martel, section spéléo du CAF de Nice, 14 rue Mirabeau, 06000 Nice (Tél: 93.62.59.99, réunion tous les jeudi soir à partir de 21h)
CREAC'H Y. - Inventaire spéléologique des Alpes-Maritimes - Publication du CDS 06, 1985, Tome III, p 700.
SPELEOLOGIE - Bulletin No 158 du club Martel CAF Nice - Spécial Grotte de Pâques, 1992.
MICHEL P. - Spelunca No 56, Décembre 1994, ``La grotte de Pâques'', p 11 à 18.
FRANCO A. - Spelunca No 53, Mars 1994, ``L'aven des Audides'', p 28 à 30.
COURBON P. et PAREIN R. - Atlas Souterrain de la Provence et des Alpes de lumière, 1991, 3ème édition.
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The translation was initiated by Eric.Madelaine@sophia.inria.fr on Thu Jan 25 12:01:44 MET 1996