GT Outils & Méthodes pour la mémoire d’entreprise
Ateliers 1 & 2
Ingénierie du Traitement de L’Information
Réf. : EC/MFP/98/1108
Paris, le 19 octobre 1998
Compte rendu de la première réunion de
l’Atelier-1 " Intranet & Capitalisation des connaissances "
GT Outils & Méthodes pour la mémoire d’entreprise
mardi 22 septembre 1998 – La Défense Tour Elf
Prochaines réunions
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INRIA Sophia-Antipolis – mardi 13 octobre 1998 10h00 à 17h00_
jeudi 19 novembre 1998 – 9h30 à 17h00
Etaient présents
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Monique ARDUINI CNES_
François ARLABOSSE FRAMATOME_
Michel BERNARD Elf Atochem_
Christian CANELLA PSA_
Mathias CHAILLOT CEA/DIST_
Isabelle DIAZ Pasteur Mérieux Connaught_
Rose DIENG INRIA Sophia-Antipolis, responsable du GT_
Philippe DUROUCHOUX FIM_
Jérôme EUZENAT INRIA_
Anne-Marie GALLERON L’Oréal_
Laurent GIBET CNES_
François HARTMANN Elf Antar France_
Jean IZNARD Thomson-CSF_
Patrice JUDE FRAMATOME_
Michel MACAIRE Groupe Elf_
Bruno RAMOND UTC_
Marie-Laure REMUSAT Pasteur Mérieux Connaught_
Yves SARAZIN PSA_
Jean SAULAIS Dassault Aviation_
Florence SELLINI PSA_
Suzanne SENGES L’Oréal_
Girard SFEZ Faculté de pharmacie / Université Paris V_
Yves TESSIER Renault_
Charles-Etienne THOMAS ADEPA_
Jules TRASBOT Renault_
Marc VERPRAT Elf Exploration Production_
Philippe ZACCAGNINO Groupe Elf, président du Club ITI_
Eric CHARIKANE Association ECRIN, animateur
Etaient excusés
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Annie BERETTI PSA_
Imed BOUGZALA CNET_
Francis CARON SNCF_
Philippe DEPINCE Ecole Centrale de Nantes_
Joël FRIGIERE IRSID_
Carmen PERES-MARTIN ADEPA_
Sophie VINET SITA
Ordre du jour
3. Accueil et présentation du groupe de travail
4. Tour de table de présentation
5. Exposés industriels
- Charles-Etienne THOMAS – ADEPA
- Michel BERNARD – Elf Atochem
- Jean SAULAIS – Dassault Aviation
- Marc VERPRAT – Elf Exploration Production
6. Discussion
7. Questions diverses
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1. Accueil et présentation du groupe de travail
Philippe ZACCAGNINO (PZ) et Eric CHARIKANE (EC) Ils remercient l’ensemble des présents pour avoir bien voulu venir jusqu’à la Tour Elf pour participer à cette première réunion du groupe de travail (GT) " Outils & Méthodes pour la mémoire d’entreprise ". Ils s’en rappellent brièvement de l’origine et de l’organisation particulière.
Le GT " Outils & Méthodes pour la mémoire d’entreprise " a été créé par le Club Ingénierie du Traitement de l’Information (ITI) à la suite de l’intérêt manifesté lors de sa réunion plénière, en avril 98. Ce nouveau GT est coordonné par Rose DIENG qui est responsable du projet ACACIA à l’INRIA Sophia-Antipolis. Les membres du projet ACACIA seront ainsi étroitement associés au fonctionnement du groupe. Par ailleurs, le GT sera articulé autour des quatre ateliers suivants :
1. Atelier-1, Intranet & Capitalisation des connaissances
2. Atelier-2, Internet & Recueil d’information
3. Atelier-3, Construction d’une mémoire de projet
4. Atelier-4, Adéquation problèmes / méthodes / outils pour la mémoire d’entreprise
Les objets des ateliers 1 et 2 d’une part, et des ateliers 3 et 4 d’autre part, étant très proches, il a été décidé de regrouper leurs réunions, une demi-journée chacun, dans la même journée. De plus, pour favoriser l’obtention de résultats dans un délai court, le rythme des rencontres est délibérément choisi soutenu, c’est-à-dire, une journée par mois environ jusqu’en décembre 1998. Enfin, les ateliers 3 et 4 ne seront démarrés que dans le courant du premier semestre 1999, pour profiter des acquis des ateliers 1 et 2.
Pour compléter cette présentation, Rose DIENG (RD) rappelle que l’ambition de ce groupe de travail, en accord avec la mission des Clubs CRIN, est de favoriser les rapprochements Recherche-Industrie et l’établissement de collaborations et de partenariats de recherche. Dans cette perspective, la première interaction qu’elle souhaite est une meilleure connaissance des besoins industriels ; ceci pour confirmer ou modifier des orientations de recherche. Du point de vue du fonctionnement du groupe, elle propose que les industriels fassent part de leurs problèmes concrets tandis que les universitaires proposeront des exposés techniques pour approfondir tel ou tel point en fonction de la demande, et sans que cela se transforme en séminaires ou en cours magistraux...!
(PZ), (RD) Ils insistent enfin sur le fait que les travaux normaux du groupe ne seront pas ouverts aux représentants de SSII. Par contre, si les membres du GT le souhaitent, une séance spéciale pourra être organisée avec quelques entreprises sélectionnées.
2. Tour de table de présentation
P. ZACCAGNINO est responsable des activités automatiques et intelligences artificielles à la Direction scientifique du Groupe Elf et président du Club CRIN Ingénierie du Traitement de l’Information (ITI).
M. VERPRAT est responsable groupware et capitalisation des connaissances à Elf Exploration Production.
Y. TESSIER est responsable du service Ergonomie de Renault au Technocentre de Guyancourt.
J. TRASBOT travaille avec Y. TESSIER et s’occupe de la mise en place d’un site Intranet.
I. DIAZ est responsable Méthodes et Processus au sein du Département Développement clinique de Pasteur Mérieux Connaught.
M.L. REMUSAT est documentaliste au Centre d’information documentaire de Pasteur Mérieux Connaught.
B. RAMOND est professeur au Département Génie des systèmes mécaniques de l’Université de Technologie de Compiègne. Il s’intéresse à la conception distribuée et est par ailleurs responsable du projet TAXIA.
J. ISNARD est Directeur scientifique adjoint à Thomson-CSF Radar et Conte Mesure (RCM).
C.E. THOMAS est responsable veille et innovation, et administrateur Internet et Intranet ˆ l’Agence de la Productique (ADEPA).
J. SAULAIS est responsable du Département Techniques Intranet à la Direction Techniques numériques de Dassault Aviation.
S. SENGES est responsable gestion scientifique au sein du Département Gestion scientifique de L’Oréal.
A.M. GALLERON est ingénieur au Département Gestion scientifique de L’Oréal.
F. SELLINI est ingénieur de recherche au département Ingénierie des connaissances de PSA.
L. GIBET est ingénieur gestion des connaissances au Département Segment-sol avant-projets.
J. EUZENAT est chercheur à l’INRIA Rhône -Alpes.
M. ARDUINI est responsable de la Division Prospective technique du CNES.
C. CANELLA est responsable de projets en ingénierie des connaissances à PSA.
P. DUROUCHOUX est responsable à la Direction des Questions techniques de la Fédération des Industries Mécaniques (FIM) et Délégué général de l’Association Française de Mécanique (AFM).
M. CHAILLOT est responsable du groupe Patrimoine scientifique et technique au sein de la Direction de l’information scientifique et technique (DIST) du CEA à Saclay.
M.MACAIRE est coordinateur informatique à la Direction des systèmes d’information du Groupe Elf.
M. BERNARD est responsable informatique au Centre d’application de Levallois-Perret d‘Elf Atochem.
F. HARTMANN est responsable automatique et technologies avances à Elf Antar France.
Y. SARAZIN est chef du projet VAINCI à PSA.
R. DIENG est responsable du projet ACACIA à l’INRIA Sophia-Antipolis et coordinatrice de ce groupe de travail
F. ARLABOSSE expert nouvelles technologies à FRAMATOME.
G. SFEZ est responsable Nouvelles technologies pour la formation à l’UFR de Pharmacie de l’Université Paris V.
P. JUDE est responsable du département Accords industriels de FRAMATOME.
E. CHARIKANE est responsable de l’informatique de l’Association ECRIN et animateur du Club ITI.
3. Exposés industriels
• Charles-Etienne THOMAS, ADEPA
Charles-Etienne THOMAS (CET) Avant de débuter la présentation technique, il donne quelques indications sur le contexte organisationnel de l’Agence pour la productique (ADEPA). L’organisme est sous tutelle du Ministère de l’industrie, il a notamment pour mission de fournir une aide aux PMI/PME, de faire du conseil et d’assurer la promotion des nouvelles méthodes et techniques. Pour ce faire, il dispose d’un siège à Paris et d’une douzaine d’agences en région. Avant la mise place de l’Intranet et de l’Internet, l’agence était organisée selon une structure très hiérarchisée.
La création de l’Intranet et d’un site Internet s’est donc accompagnée et s’est appuyée sur une profonde réorganisation de l’ADEPA à l’initiative de la Direction et visant à réduire le côté très hiérarchique de l’organisation.
Aujourd‘hui, le projet vit depuis deux ans. Il a été développé en partenariat avec Cap Sesa. L’Intranet est organisé autour de quatre services principaux : une messagerie, des forums, une partie documentation administrative et une dernière pour la documentation technique.
Le système est construit autour d’un serveur Solaris (un PC sous Unix), un réseau Novel et des clients sous Windows 95. L’ensemble dessert 10 régions et 5 personnes nomades qui se connectent depuis leur portable. Il fonctionne avec 2 administrateurs auxquels est associé un responsable réseaux. Enfin, l’application est construite autour de l’outil NOVA qui permet notamment une sécurisation du système et une administration en ligne. L’ensemble permet également d’héberger à titre temporaire des entreprises qui réalisent des essais. Le tout a été conçu selon une architecture très ouverte pour les utilisateurs, en favorisant un large accès à toutes les informations.
Tout le serveur est construit selon une structure arborescente, et l’information accessible dépend de la nature de l’utilisateur.
En ce qui concerne le fonctionnement, force est de constater que la partie documentation administrative est peu vivante. Elle abrite des informations pour le personnel, des formulaires de type note de frais, etc.
La partie documentation technique fonctionne beaucoup mieux. La recherche s’effectue par l’intermédiaire de mots clefs.
Les forums sont des espaces d’échange, destinés à briser les cloisonnements entre les personnes. Il y a des forums sur des thèmes techniques liés aux activités, d’autres sur des thèmes plus généraux. Pour favoriser leur essor, certains forums ont été rendus obligatoires (utilisation des technologies " Push ") tandis que d’autres ont fait l’objet d’une publicité interne importante. D’une façon générale, un forum doit avoir une durée de vie limitée – il faut savoir éliminer un forum qui est déserté – et un forum fonctionne d’autant mieux qu’il est bien animé.
Pour finir, voici les quelques enseignements qui peuvent être tirés de cette expérience :
1. La mise en place d’un Intranet ambitieux nécessite un véritable projet d’entreprise soutenu par une forte volonté de la Direction, par exemple à l’occasion d’une réorganisation de l’entreprise.
2. Pour donner toutes les chances de succès à ce type de projet, il faut l’accompagner par une formation du personnel et des utilisateurs.
3. Le nouvel outil doit rendre l’information plus accessible et être le plus ouvert possible. Il faut donc briser la logique " information = pouvoir " en instaurant un système de type " donnant-donnant <-> gagnant-gagnant". Dans ce cadre, il faut en permanence guetter les nouvelles informations et les mettre en valeur si nécessaire. Il faut veiller à ce que l’information disponible soit une information de qualité et dans ce cadre, il faut répondre aux questions dans un délai maximum de J+1.
4. Il faut assurer une promotion " papier " de l’outil. L’Intranet ne fait pas disparaître le papier.
5. Il faut aussi savoir faire appel à des tiers extérieurs à l’entreprise lorsque certains développements (charte graphique, etc.) ne sont pas de sa compétence !
Pour information, le site de l’ADEPA est consultable ˆ l’adresse suivante http://vigie.adepa.asso.fr
Questions
(PZ) Comment le mode " Push " a-t-il été accueilli ?
Réponse : d’une façon générale, il a été bien reçu. Cependant, certains se sont plaints de voir leur boîte aux lettres " polluée " ! Dans ce cas, il faut savoir prendre son téléphone et tenter de convaincre, l’opération peut être longue mais à terme elle s’avère payante !
Isabelle DIAZ (ID) Comment la base de compétences a t-elle été réalisée ?
Réponse : les équipes sur le terrain ont fait remonter de l’information, les gens de Cap ont donné des idées sur une démarche possible, par ailleurs, on a demandé aux utilisateurs ce dont ils avaient besoin.
Marie-Laure REMUSAT (MLR) Quels sont les outils PAO qui ont été utilisés ?
Réponse : Pager Pro, Photoshop
(RD) Y a-t-il eu une analyse de correspondance entre les types d’utilisateurs et les types de documents consultés ?
Réponse : les documents sont accessibles sans restriction.
Question : Y a t-il des indicateurs pour suivre le niveau d’utilisation de l’outil ?
Réponse : le logiciel NetAudience a été installé pour suivre les consultations, mais pour l’heure les résultats ne sont pas significatifs. Il y a eu environ 1400 connexions sur l’ensemble Internet, Intranet dont les 2/3 pour l’Intranet, pour une durée de connexion comprise entre 15 et 30 minutes en moyenne.
Question : Peut-on avoir un ordre de grandeur du coût de l’opération ?
Réponse : environ 2,5 MF et ceci inclut la partie formation.
Girard SFEZ (GS) Quel est le lien entre l’Intranet et la réorganisation ?
Réponse : l’Intranet a été l’outil de la réorganisation.
(GS) Les potentialités technologiques de l’Intranet ont-elles provoqué la réorganisation pour une meilleure communication, ou bien la volonté de réorganiser était préalable et s’est-elle appuyée sur cet outil d’une façon opportuniste ?
Réponse : la volonté de réorganiser était première. Par ailleurs l’ADEPA a très tôt utilisé les outils modernes de communication, comme le courrier électronique. Par conséquent, le terrain était préparé.
Jean ISNARD (JI) Comment sont générés les mots clefs ?
Réponse : chacun donne ses mots clefs et tous les documents sont passas " à la moulinette " pour rentrer dans le format imposé. Il n’y a pas d’utilisation de thesaurus.
• Michel BERNARD, Elf Atochem
Michel BERNARD (MB) Il travaille au sein de la filiale Elf Atochem. Il présente une démonstration autour d’un outil appelé à être utilisé dans les différentes branches du Groupe Elf. Il s’agit d’un projet pilote dont l’initiative revient à la Direction informatique du Groupe, avec l’ambition de disposer à terme d’un outil Intranet standard pour répondre aux besoins suivants :
- échanges de type forums
- mise en commun de documents et partage de connaissances
L’exemple qui est proposé est celui du site de la Recherche du Groupe. L’outil est développé sur une base Lotus Notes. L’interface utilisateur propose deux espaces, une partie forum et une partie document qui correspond à une sorte de bibliothèque électronique. L’ensemble est accessible depuis n’importe quel point du Groupe grâce à un navigateur Netscape ; il faut bien sûr montrer patte blanche pour se connecter ...
Pour ce qui est du forum, plusieurs présentations sont possibles :
- une vue par date, les questions sont présentées en ordre chronologique inverse. Chaque proposition répond au même formalisme : date de création, auteur, etc.
- une vue par thème, et sous-thème. C’est l’animateur du forum qui décide de la hiérarchie utilisée. Cette vue permet facilement de contribuer. Pour la création d’un nouveau document, il y a un masque de saisie commun à tous les utilisateurs.
- une vue par auteurs. Lˆ toutes les contributions d’un même auteur sont regroupées.
Dans tous les cas le système crée une arborescence nouvelle pour les réponses. De plus, les recherches sont possibles grâce à l’outil présent dans Lotus avec l’interface Domino qui interroge des mots clés.
Enfin pour ce qui est de l’espace document, il est globalement organisé comme l’espace forum. La différence tient dans la nature des documents déposés ; ils ont un caractère pérenne et validé dans l’espace document.
Questions
(PZ) Il précise que chacune des quatre branches du Groupe Elf est indépendante et possède sa spécificité, aussi l’outil doit-il répondre à une base de besoins commune et aider à la communication interbranche.
François ARLABOSSE (FA) Peut-on annoter les documents ? En effet, il est parfois utile de pouvoir écrire des commentaires en marge d’un document sans qu’il soit possible pour un tiers d’y accéder. Autrement dit, existe-t-il une dimension privée attachée à chaque document ?
Réponse : non. Mais cette évolution est possible. Par ailleurs, l’existence de la possibilité accès privé et public est à vérifier.
Question : Peut-on organiser un espace archive personnel ?
Réponse : non, c’est l’animateur du forum qui organise les documents comme il le souhaite.
Question : Comment évaluer l’intérêt pour un forum ?
Réponse : Ceux qui survivent aux vacances d’été sont ceux qui offrent un intérêt réel ... !!
(ID) Comment se fait l’administration ?
Réponse : il y a un administrateur pour tout le système.
(RD) Comment se fait la recherche de document ?
Réponse : elle se fait par l’intermédiaire de l’outil standard disponible avec Notes.
Mathias CHAILLOT (MC) Y a-t-il un besoin d’amélioration de l’outil de recherche ?
Réponse : non, la demanderait du temps et des moyens et il n’y a ni l’un ni l’autre ! Il faut rappeler le contexte d’utilisation : des petits réseaux d’experts qui mettent en commun leurs informations. Cela représente à chaque fois quelques centaines de documents au maximum. Par conséquent un outil de recherche sophistiqué serait un luxe inutile.
(FA) Il indique en complément, qu’au-delà du millier de documents, il faut quelqu’un dont le métier soit justement d’organiser une documentation.
(PZ) A propos des mots-clefs, il complète en indiquant qu’il apparaît des difficultés de compréhension liées au vocabulaire lorsque des gens de niveaux de compétence différents – techniciens <-> ingénieurs – échangent sur les mêmes sujets.
François HARTMANN (FH) Il indique que dans un groupe restreint – une dizaine de personnes – l’essentiel des échanges se fait par mail au détriment du forum. Par ailleurs, l’intérêt de la structuration des documents dépend de la nature du groupe concerné. Il faut une arborescence ouverte pour que tous les documents trouvent leur place.
(FA) Il revient sur la notion de classement des documents, comment optimiser un classement ? C’est un problème de recherche intéressant.
Michel MACAIRE (MM) Pour terminer, il indique que l’outil, tel qu’il est présenté ici, a été développé sans grande théorie, mais au contraire d’une façon empirique pour répondre à un besoin, et les résultats sont encourageants.
• Jean SAULAIS, Dassault Aviation
Jean SAULAIS (JS) Il intitule sa présentation " Premières actions pour tendre vers le 0 papier " Les planches qu’il propose sont des exemples tirés d’une application Intranet toute récente à la Direction Technique de Dassault Aviation. L’ensemble est en effet en cours d’appropriation par quelques ingénieurs ˆ la suite du travail de deux stagiaires durant les vacances d’été 1998. L’objectif est de montrer des applications qui peuvent nécessiter un travail en collaboration, de façon ˆ convaincre de l’intérêt de cette nouvelle technologie.
- Convocation à une réunion, il s’agit d’un document Word avec une macro, rempli par la personne à l’origine de la réunion et redirigé ensuite vers une secrétaire qui le met en forme et le diffuse aux destinataires in fine.
- Entretien individuel, il s’agit des critères d’évaluation et des règles utilisables par tous pour se préparer à l’entretien.
- Utilisation de l’Intranet, il s’agit d’exemples de masques de saisies, d’un guide d’utilisation et de FAQ –Frequently Ask Questions- pour aider les utilisateurs à se familiariser et à s’approprier l’outil.
- Demande de stagiaire, il s’agit du formulaire à remplir obligatoirement pour obtenir un stagiaire ! L’outil permet de recenser toutes les demandes stages ce qui évite les redondances.
Certaines applications sont facultatives tandis que d’autres –les demandes de stagiaires- sont obligatoires.
Quelques constats :
- l’utilisation des formulaires n’est pas aussi intuitive qu’elle devrait et il a fallu rajouter une fiche pour en expliquer le fonctionnement.
- au départ, il faut forcer l’utilisation. C’est d’autant mieux accepté que les choses sont faites avec le maximum de transparence.
- le développement d’un tel outil ne nécessite pas forcément une équipe ingénieurs à plein temps. Les stagiaires ont fait un excellent travail et de plus, rapidement. L’application a été écrite en Java script server et les clients tournent dans un environnement Windows 3.11.
Pour finir, on peut dire que cette première expérience est très concluante. Les applications potentielles sont nombreuses.
Questions
Question : Pourquoi choisir un outil Intranet au lieu de Lotus Notes comme dans les exemples précédents ?
Réponse : c’est un choix délibéré de l’entreprise ...
Question : Combien de personnes ont travaillé sur le projet ?
Réponse : un stagiaire d’IUT durant 2 mois et un stagiaire de Supelec 2ème année durant 3 mois.
Question : Comment sont prises en compte les dimensions réglementaires et comptables dans les formulaires de notes de frais par exemple ?
Réponse : pour l’heure, une personne de confiance centralise les documents et une autre possède une " signature " pour valider les documents.
Question : Comment se font les connexions avec les bases de données ?
Réponse : il existe une liaison avec une base Oracle et une liaison avec une base Access.
Question : Comment s’est fait le transfert entre le dernier stagiaire et l’entreprise ?
Réponse : un ingénieur a suivi le travail et il est en cours de formation au langage Java, par ailleurs le travail a été très bien documenté.
• Marc VERPRAT, Elf Exploration Production
Marc VERPRAT (MV). Il s’occupe de gestion des connaissances et il présente une application informatique qui fait apparaître un lien fort entre la réorganisation de la filiale Elf Exploration Production, la gestion des compétences et les outils modernes échanges et de stockage d’informations.
La nouvelle organisation repose sur une structure matricielle qui met en jeu deux composantes principales les (er) " équipes de références " et les (rc) " réseaux de compétences ". Pour l’heure, seules les Directions Technique et Systèmes d’information se sont organisées selon ce schéma.
Les (er) ont en charge : la capitalisation des savoirs faire, le support expert et la gestion des ressources humaines. Un (rc) peut aller de 20 à 150 personnes et cette taille est variable dans le temps et dans l’espace en fonction des lieux d’implantation. Chaque (rc) peut vivre et mourir en fonction des besoins.
L’ambition de cette nouvelle structure qui s’appuie sur réseau de type Intranet est de rendre l’information disponible plus vite et aux niveaux où elle sera utile. La citation d’un Directeur de Hewlett-Packard est éloquente à ce sujet " ... si nous connaissions ce que nous savons, nous serions 3 fois plus profitable ".
La connaissance est ˆ la fois processus et stock
- le processus est un phénomène dynamique qui se déroule dans l’esprit des gens. Pour le mettre en évidence et le capitaliser, un système de forum à trois niveaux a été mis en place. Il est formé par 1 espace de discussion, 1 espace pour le retour expérience et 1 espace de référence pour les connaissances validées et pérennes.
- le stock, c’est le qui sait quoi. Ce sont les savoirs visqueux, difficilement codifiables comme les tours de main et les savoirs fluides, bien formalisés. Pour les premiers, expérience de chacun est enregistrée et validée par l’(er), tandis que pour les seconds, une base notes permet un vaste archivage.
Tout le monde peut accéder aux informations dès lors qu’il a satisfait à une étape d’authentification. Il en va de même pour le forum, tout le monde peut échanger avec tout le monde. Seules sont restreintes les autorisations pour la modification et la suppression de documents.
Pour favoriser l’utilisation de l’outil, il y a comme dans les exemples précédents un abonnement et un " Push " par mail.
Les implantations géographiques variées d’Elf Exploration Production ont amené un problème au niveau de la langue utilisée pour la rédaction des documents. Actuellement, ils peuvent être indifféremment en anglais ou en français, la seule obligation réside au niveau du titre qui doit être écrit dans les deux langues. Des questions se posent au niveau du vocabulaire, il y a un glossaire ; pour la rédaction, faudra-t-il prévoir une aide ? Quid de la sémantique ? Il y a des réflexions en cours sur ces points.
Chaque espace est organisé par thème et l’ergonomie est contextuelle par rapport aux droits accès.
Enfin pour ce qui est de l’espace de discussion, un thème qui ne vit pas pendant plus de 15 jours est éliminé de l’affichage.
Questions
Mathias CHAILLOT (MC) L’outil a-t-il un rôle de GED ?
Réponse : non. Les différentes contributions sont là pour rendre un savoir accessible diffèrent des rapports d’études.
Laurent GIBET (LG) Le développement du système a-t-il nécessité des outils de modélisation ?
Réponse : non, pas dans cet approche qui est plutôt de type workflow.
Monique ARDUINI (MA) Quelle est la disponibilité des équipes de références (er) ?
Réponse : les (er) sont sur leurs sujets ˆ plein temps. Il y a 10 réseaux de compétences représentant environ 500 ˆ 600 personnes pour 17 (er).
(ID) La mise en place de ce système a t-elle été appuyée par une forte volonté de la Direction ?
Réponse : la Direction s’est trouvée à l’origine de cette réorganisation pour renforcer sa démarche vers le client. Le tout a été mené entre septembre 97 et avril 98.
(RD) La structure informationnelle mise en place peut-elle être utilisée pour garder la mémoire de projet ?
Réponse : c’est là encore une question, tout n’est pas encore au point.
(FA) Comment mesurer ce qui est donné et ce qui est pris ?
Réponse : cette question a été prise en compte, il y a des indicateurs qui permettent de suivre le nombre d’entrées/sorties ainsi que le nombre de contributions.
(FA) Mais peut-on aller au-delà du quantitatif ? Autrement comment évaluer la pertinence, la valeur d’un document de 10 pages par rapport à un autre de 40 pages ? Faut-il faire appel aux (er) ?
Question : Comment est gérée la compétence des (er) ?
Réponse : il y a une rotation des (er) tous les trois ans.
Questions : Pourrait-il y avoir un extranet entre Elf, Total, Schell... ?
Réponse : il y a déjà une mise en commun d’informations lors de projet faisant l’objet de contrat.
(LG) Peut-on associer l’outil mis en place et la démarche afférente à une démarche qualité.
Réponse : le lien avec la qualité se fait en conception et en maintenance
(JI) Peut-on évaluer une influence sur l’activité traditionnelle de gestion des documents ?
Réponse : il y a eu transfert d’anciens documents sur support papier vers l’outil informatique.
(RD) Y a-t-il une notion d’oubli des documents ?
Réponse : ce sont l’auteur du document et l’(er) qui fixent la durée de vie d’un document. Dans le présent système, celle-ci peut aller de 1 mois à 3ans ; cette dernière durée correspond aussi au turn-over du personnel.
6. Discussion
La partie discussion a, en fait, été absorbée dans la partie Exposés industriels ci-dessus.
7. Questions diverses
(RD) Pour conclure cette première séance de travail, elle propose d’organiser les rencontres selon le mode suivant : présentation d’expériences ou de problématiques par les industriels, et présentation de technologies émergentes ou de méthodes par les universitaires. Cette suggestion étant acceptée par l’ensemble des participants, un premier appel ˆ présentation est lancé. Parmi les exposés potentiels :
CNES (LG) présentation de la problématique
Framatome (FA) présentation de l’Intranet de l’entreprise
Usinor (Joël FRIGIERE)
(RD) Pour ce qui est de la prochaine séance, elle propose un exposé sur la future norme XML et son intérêt pour la mémoire d’entreprise. Elle suggère d’aborder aussi le problème de la gestion de évolution des connaissances et celui de la traduction des documents.
(JI) Sur ce dernier point, il suggère d’essayer de faire participer l’OCDE ou l‘UIT.
(FA) Il indique que l’UE a les mêmes problèmes !
(RD) Indique que équipe du projet ACACIA a proposé la création d’un site WEB, où seraient stockés les comptes rendus, de la documentation complémentaire sur les sujets abordés, des liens vers des sites intéressants, etc. En complément de ce site, une liste de diffusion sera mise en place pour favoriser l’échange d’information. Enfin, une tentative de diffusion des comptes rendus au format PDF sera aussi faite.
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Ordre du jour prévisionnel de la prochaine réunion
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Présentation du projet ACACIA_
Présentation de la norme XML et de ses potentialités pour la mémoire d’entreprise_
Exposé industriel à définir_
Questions diverses
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Documents joints
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Liste des adresses de courrier électronique des participants